Le Journal de Montreal

FÉLIX LE CHAT, NOUVELLE VERSION

- ALAIN BERGERON alain.bergeron@quebecorme­dia.com

Tant qu’il y aura des Félix Bertrand pour déjouer les règles de sécurité d’une station de ski à l’âge de six ans et devenir plus tard champion canadien junior des bosses, le Québec restera une puissance mondiale du ski acrobatiqu­e.

Par un heureux hasard, cet adolescent de 15 ans de Saint-André-Avellin a appris à skier sur la même montagne de Saint-Sauveur que son idole Mikaël Kingsbury, et il a obtenu six podiums nationaux juniors dans les quatre dernières années, dont deux titres en simple et deux en duel. En prime, il a la même jasette facile que le champion olympique.

« Il y a un seul Mikaël Kingsbury sur la Terre comme il y a juste un Sidney Crosby. Il est un modèle pour moi depuis que je suis jeune. Je le vois skier et je sais tout de lui. J’aimerais lui ressembler un jour. Il y a un seul Mikaël Kingsbury, mais avant de me rendre jusqu’à ce niveau, il y a moi », dit-il humblement.

DÉJÀ LE CIRCUIT NOR-AM

Dans la Petite-Nation, en Outaouais, on suit fièrement l’ascension de ce grand garçon qui mesure déjà 6 pieds et 1 pouce.

Malgré une poussée de croissance qui a affecté la coordinati­on dans ses mouvements, quelques résultats notables de sa part durant la dernière saison lui ont valu une promotion dans l’équipe du Québec Performanc­e, l’hiver prochain, dernier saut avant l’équipe nationale.

Une présence régulière l’attend dans le circuit Nor-Am, qui se veut en quelque sorte l’antichambr­e de la Coupe du monde.

Dans un scénario idéal selon le niveau de ses résultats, il nourrit l’ambition d’accéder à l’équipe nationale durant les deux prochaines saisons.

Il arrivera au tournant de ses 18 ans et tout deviendrai­t alors possible. Comme participer aux Jeux olympiques de Pékin en 2022 ?

« Il faut se fixer des objectifs dans la vie et si je travaille vraiment fort et que je continue de progresser, je vais tout faire pour y aller en 2022. J’y rêve depuis que je suis jeune.

«Si ça ne marche pas, je vais y aller pour 2026, mais j’aimerais mieux y participer à l’âge de 19 ans pour emmagasine­r cette expérience. C’est sûr que je veux aller aux Jeux olympiques au moins une fois dans ma vie», affirme-t-il.

DÉTECTÉ À 6 ANS

L’entendre étaler ainsi ses ambitions ne surprend pas. C’est le même gamin qui, à l’âge de quatre ans, découpait des articles de journaux sur les principaux bosseurs de la Coupe du monde.

Dès l’âge de six ans, c’est devenu clair qu’il allait développer sa passion, tantôt en essayant de nouvelles pirouettes sur le trampoline derrière la maison, tantôt en avalant des bosses sur ses skis en hiver.

Ou même en défiant l’autorité! Le petit Félix et ses amis épiaient en retrait l’équipe de Saint-Sauveur qui s’entraînait dans le parcours de bosses, dont on limitait l’accès pour des raisons de sécurité.

Entre deux descentes d’entraîneme­nt des skieurs autorisés, il contournai­t les barrières pour s’engager librement dans la même pente. Jusqu’à ce qu’un responsabl­e du club le remarque.

«Je pensais qu’il allait nous interdire de le faire et on aurait dit : excusez-nous, monsieur, on ne le refera plus. Mais non. Il a demandé à mon père : ‘votre fils a l’air pas pire, j’aimerais qu’il se joigne à notre équipe’ !»

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