Le Journal de Montreal

Olivia ne demande qu’à s’envoler

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« Pendant que ses amies se déguisaien­t en princesses, Olivia s’habillait en sorcière. »

Jacques-Yvan Asselin ne verse pas dans l’épouvante en faisant la descriptio­n de sa fille. C’est plutôt pour illustrer la créativité qu’elle porte en elle et qu’elle exprime maintenant sur ses skis, ce qui donne comme résultat l’un des plus beaux diamants bruts que le Canada peut espérer dans sa position de référence mondiale du sport-spectacle du slopestyle, Big Air et autres acrobaties.

Championne canadienne junior des moins de 18 ans, au total des trois discipline­s du slopestyle, Big Air et demi-lune, à l’âge de 14 ans seulement ! En mars dernier, la jeune fille de Lévis a confirmé qu’elle pourrait ne pas être seulement de passage dans cette industrie.

Un an plus tôt, grâce à une invitation de l’équipe du Québec, elle avait laissé ses premières empreintes en remportant là aussi deux titres chez les juniors, celui en slopestyle des 14 ans et moins, suivi de celui du Big Air des moins de 18 ans.

« En dépit de son jeune âge, elle se comporte déjà comme une athlète mature. Elle est persévéran­te et elle a une belle éthique de travail. Elle est l’une des athlètes d’exception que j’ai connus au Canada », résume Philippe Morin, entraîneur de l’équipe du Québec de slopestyle.

2022 N’EST PAS SI LOIN

Chez les Asselin, on cultive la prudence dans ce sport qui récompense la témérité. Son jeune âge commande aussi de la réserve dans ses objectifs légitimes de Jeux olympiques. Mais son ascension vers les plus importants terrains de jeu sur neige de la planète semble amorcée.

La promotion qu’elle espérait en vue de la prochaine saison lui a été confirmée ce printemps : la voici maintenant dans l’équipe du Québec, malgré son jeune âge.

« On a voulu être prudent avec elle durant la saison dernière, parce qu’elle n’avait encore que 13 ans et qu’elle n’avait même pas l’âge de toute façon pour participer à des épreuves du circuit NorAm. Mais maintenant, elle est bien positionné­e pour toutes les faire », prévoit Morin.

Cet avancement survient à la première année d’un nouveau cycle olympique. Il reste donc quatre années avant les JO de Pékin, un délai qui pourrait lui donner le temps d’accéder ensuite à la Coupe du monde. Et une fois en Coupe du monde, les Jeux olympiques se présentent là, au bout des spatules.

« C’est sûr que c’est un rêve. Sinon, ça pourrait être les Jeux suivants, mais c’est certain que j’aimerais tout de suite, en 2022 », se laisse-t-elle porter par son imaginatio­n.

RAPIDE ÉVOLUTION

Les organisate­urs de la Coupe du monde à Québec avaient réservé une place à Olivia Asselin comme ouvreuse de piste pour l’épreuve spectacula­ire du Big Air, le 24 mars dernier, invitation que la skieuse avait déclinée afin de participer à une autre compétitio­n.

Née dans un pays qui a récolté six « top 6 » dans les épreuves de slopestyle et de demi-lune aux derniers Jeux olympiques, dont la médaille de bronze d’Alex Beaulieu-Marchand, on pourrait apprendre avant longtemps qu’une jeune magicienne à skis se voit projetée dans l’élite mondiale de son sport.

« C’est vrai que ça va vite et on surveille l’évolution parce qu’on ne veut pas qu’elle soit exposée trop jeune à un niveau de pression trop élevé », souligne la maman de la jeune sensation, Geneviève Moreau.

« Nous, ce qu’on veut, c’est qu’elle soit heureuse là-dedans, insistent la mère et le père. C’est toujours une préoccupat­ion parce qu’il y a beaucoup d’attention sur elle. Et comme elle est très perfection­niste, alors on demeure attentif pour ne pas que ça devienne trop gros pour son âge. »

Heureuse dans les airs avec ses skis aux pieds, solide au sol à la maison...

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Olivia Asselin avait 8 ans quand elle observait avec envie les adeptes du slopestyle sur les pentes de Stoneham.

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