DANS LES PAS DE NADAL ET FEDERER
« Devenir le numéro un mondial. » Parole en l’air ou intuition fondée, seules les années nous en offriront la réponse, mais cet objectif ultime formulé par Jaden Weekes aura été révélé ici pour la première fois.
Les réalisations de ce joueur de tennis âgé de seulement 13 ans laissent croire toutefois que son idée a bel et bien commencé à germer.
Champion canadien en simple et en double des 12 ans et moins en 2016, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le résident de LaSalle est en voie de répéter la même fiche parfaite cette année. Doublement titré à l’intérieur chez les 14 ans et moins, en avril dernier, il attend aux championnats extérieurs à Mont-Tremblant, à la fin du mois d’août, pour compléter son balayage.
SUR LES TRACES DES GRANDS NOMS
Peu importe ce que l’avenir lui réserve, cette nouvelle révélation du tennis québécois pourra toujours clamer avoir atteint les quarts de finale au réputé tournoi Les Petits As, en janvier dernier, à Tarbes dans le sud-ouest de la France.
Créé en 1983, ce rendez-vous annuel se décrit comme le plus grand tournoi mondial des 12-14 ans. Weekes a été éliminé par l’éventuel gagnant du tournoi, le Bulgare Victor Lilov, tombeur par 6-4, 6-7 (3) et 6-4.
Une liste de grands noms enrichit l’histoire de cet événement : Rafael Nadal (gagnant en 2000), Roger Federer (huitièmes de finale en 1995), Novak Djokovic (quarts de finale en 2001), Andy Murray (finaliste en 2001), Milos Raonic (16e de finale en 2004), etc.
« Quand on regarde la liste des joueurs qui y ont participé, c’est vraiment impressionnant. Ma présence là-bas veut dire beaucoup. C’est le plus gros tournoi auquel j’ai participé, mais il n’y a rien qui m’a vraiment impressionné sur le terrain parce que j’ai constaté que je pouvais compétitionner avec les autres », avoue le jeune garçon, né à Montréal d’un père originaire de l’île Saint-Vincent et d’une mère philippine.
« Atteindre les quarts de finale aux Petits As, ça veut dire qu’il se situait parmi le top 8 mondial de son âge à ce moment-là. C’est considérable », souligne Frédéric Niemeyer, entraîneur de la relève à Tennis Canada.
COMPARAISON AVEC AUGER-ALIASSIME
Le potentiel de Weekes propose inévitablement un rapprochement avec Félix Auger-Aliassime, qui bouscule la hiérarchie du tennis mondial professionnel.
Le centre régional d’entraînement de Montréal leur a fourni à tous deux les premières bases de leur développement. Comme l’a fait Auger-Aliassime, le plus jeune entrera lui aussi au Centre national de tennis de Montréal, cet automne. Pour avoir travaillé avec les deux joueurs, Niemeyer s’autorise à faire un parallèle.
« Si on compare le talent, les deux se ressemblent. Ce qui fait que Félix représente le joueur exceptionnel qu’il est devenu, c’est parce qu’il a travaillé très fort. Les gens n’ont pas idée comment il a travaillé fort. Il faudra voir si Jaden veut mettre les mêmes efforts que Félix. Si c’est le cas, je pense que Jaden vaut la peine qu’on investisse du temps et de l’argent en lui », prétend l’ex-joueur professionnel, qui a aussi assisté Milos Raonic durant ses années de développement.
EN « MINI » COUPE DAVIS
L’année 2018 aura offert à cette jeune pousse ses premières occasions de tâter du tennis international. Son expérience se poursuivra avec le tournoi final du World Junior Tennis en République tchèque, du 6 au 11 août, circuit équivalent de la Coupe Davis pour les joueurs de 14 ans et moins.
Seul Québécois dans l’équipe de trois garçons et trois filles, Weekes a contribué à la qualification du Canada pour cette finale lors du tournoi continental présenté à Mexico à la fin d’avril.
Dans une carrière à peine lancée, Jaden Weekes nous donne peut-être les premiers signes d’un « effet Auger-Aliassime ».
« Il est mon modèle, pas nécessairement pour la couleur de sa peau, mais d’abord pour son attitude, dit son dauphin. J’aime sa personnalité, j’aime aussi comment il travaille. Mon joueur préféré est Rafael Nadal, mais c’est juste parce que Félix est plus jeune ! »