Voyager chez nous
Avec le début des vacances de la construction, des milliers de Québécois vont prendre la route pour changer d’air en famille. Pour les petits, c’est le moment parfait pour faire le plein de souvenirs qui les suivront toute une vie.
Tout le monde dans la voiture, on part !
DES TRADITIONS À CRÉER
C’est devenu un classique, plusieurs Québécois se rendent chaque année chez nos voisins du Sud. Pendant les premiers et les derniers jours des vacances, les files s’allongent aux postes frontaliers et les voyageurs doivent faire preuve de patience.
Quand j’étais petite, une visite dans le Maine était un incontournable pour ma famille. Mes frères, ma soeur et moi, on s’entassait dans la voiture familiale et on essayait de ne pas trop se chicaner pendant les longues heures de voyage. C’est même arrivé à ma soeur de passer une demi-journée de voyage dans le hayon de la familiale de mes parents. Quatre enfants dans une « station », ça prend de la place. C’était avant l’époque du port obligatoire de la ceinture pour les passagers.
Annuellement, le périple était toujours le même. Traverser la frontière, arrêter à Freeport pour magasiner un peu et continuer vers Old Orchard, Wells ou Ogunquit. Ce scénario ressemble à celui de bien des familles québécoises.
Selon le ministère du Tourisme, près de 50 % des travailleurs en vacances vont effectuer un voyage cette année. La bonne nouvelle, c’est que la grande majorité d’entre eux a l’intention de rester chez nous, au Québec.
En fait, ce ne sont que 13 % des Québécois en vacances qui prendront la route des États-Unis.
Si tous les voyageurs qui visiteront le Québec en font une tradition, avec le temps, c’est dans nos régions que leurs enfants et leurs petits-enfants voudront passer leurs vacances.
VOYAGER, UN GESTE POLITIQUE
Avec la hausse des tensions commerciales entre les États-Unis et le Canada, on voit de plus en plus d’appels au boycottage des produits américains. Logiquement, on devrait aussi voir une diminution des déplacements vers les États-Unis.
Mais est-ce que ces petits gestes ont réellement une influence autre que de pénaliser des hôteliers et des commerçants ? Pas nécessairement. C’est un peu comme engueuler un serveur parce qu’on n’aime pas les choix de fournisseur d’un restaurant. Le pauvre serveur n’y peut pas grand-chose en fin de compte.
Si voyager est un geste politique, pourquoi ne pas le voir dans le sens inverse ? Choisir des destinations qu’on veut favoriser plutôt que snober des destinations qu’on veut punir, n’est-ce pas là un réel geste significatif ?
Quand vous vous rendez en Gaspésie, en Abitibi ou sur le bord d’un lac de l’Estrie, vous contribuez directement au dynamisme économique d’une région, d’une communauté. L’épicier du coin, le resto sympa et le camping ou l’hôtel où vous allez séjourner vous remercient déjà d’avoir pensé à eux.
L’industrie touristique est le principal moteur de bien des communautés, et malheureusement, on connaît trop mal notre propre province. Profitez donc de l’été pour la visiter !
MARIE-EVE DOYON