Kavis Reed joue son emploi
Depuis qu’il a été embauché par les Alouettes au poste de directeur général, Kavis Reed a effectué plusieurs mouvements de personnel qui en ont laissé plusieurs perplexes, dont moi le premier.
On n’a qu’à se souvenir de la transaction de S.J. Green ou de la libération de Bear Woods en autant d’années pour s’en convaincre. Dans les deux cas, il s’est trompé à tous les niveaux.
Hier, en mettant la main sur Johnny Manziel, il a procédé à une transaction majeure pour tenter de relancer son équipe. En même temps, il a mis la tête sur le billot et sa décision pourrait lui coûter son emploi.
Je m’explique. Manziel a signé un contrat de deux ans seulement avec Hamilton avant le début de la saison. S’il connaît du succès avec les Alouettes d’ici la fin de la saison 2019, il est presque assuré qu’il sera à nouveau convoité par la NFL et ses millions.
Ce qui signifie que la formation montréalaise pourrait se retrouver à nouveau dans la même situation qu’avant le match de samedi à Calgary. À moins que Reed ait assez de temps pour former un remplaçant de qualité pour éviter la chaise musicale des cinq dernières saisons. Il a échoué à plusieurs reprises dans cette mission.
De plus, Reed vient de fragiliser une partie de l’avenir des Alouettes. Après l’échange de Manziel et l’acquisition de Tyler Johnstone, la formation montréalaise n’aura pas de choix de premier tour lors des repêchages de 2019, 2020 et 2022. C’est avec ces sélections que tu peux obtenir des joueurs canadiens de qualité. Dans la LCF, c’est crucial.
Reed est un homme intelligent. Il est conscient qu’il a beaucoup donné dans cette transaction. Toutefois, au risque de voir les Alouettes être exclus des éliminatoires avant le 1er septembre, il n’avait pas le choix de passer à l’action. Il n’avait pas d’autres options qui s’offraient à lui à cette position.
UN COUP DE MARKETING
Il n’y a pas que les receveurs qui ont applaudi la transaction. Il y a aussi l’équipe du marketing des Alouettes qui a sûrement déjà commencé à faire des plans pour les premiers matchs de Manziel à Montréal.
On ne se le cachera pas. Les mauvaises performances des Alouettes au cours des dernières saisons font mal aux guichets. Ils n’ont pas attiré plus de 20 000 spectateurs lors de leurs premiers matchs locaux (19 948 et 16 718).
Avec la popularité de « Johnny Football », je n’ai aucun doute qu’on verra plus de spectateurs lors des prochains matchs. Par contre, malgré les prouesses du quart, c’est la victoire qui demeure le meilleur argument de vente. Ça, c’est la réalité d’une équipe professionnelle à Montréal.