Le Journal de Montreal

HAMILTON REPREND LA TÊTE

Au Grand Prix d’Allemagne, le pilote britanniqu­e a profité de la pluie pour dépasser Vettel

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HOCKENHEIM | Vainqueur miraculeux du Grand Prix d’Allemagne hier, grâce à l’interventi­on tardive de la pluie, Lewis Hamilton, seulement 14e sur la grille, a repris la tête du championna­t à Sebastian Vettel, qui a commis une erreur et abandonné alors qu’il était en tête.

C’est la première fois que le pilote Mercedes remporte une course après être parti au-delà des six premières places.

« Il faut toujours y croire, j’ai prié longuement avant le départ », a expliqué le quadruple champion du monde, très éprouvé, mais ravi, qui a devancé les Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes) et Kimi Räikkönen (Ferrari).

« L’équipe a réalisé un super boulot, la voiture était extraordin­aire », a-t-il indiqué.

En conférence de presse, Hamilton s’est fait carrément mystique.

« L’amour conquiert tout, j’espérais que la pluie arrive et vienne nettoyer toute la négativité », a affirmé le pilote de 33 ans.

Hamilton compte 17 points de plus que l’Allemand de Ferrari, une semaine avant le GP de Hongrie et la pause estivale.

Le terme de tournant de la saison est souvent galvaudé en Formule 1, mais ce qui s’est passé à Hockenheim ce week-end en constitue un pour Ferrari.

RÄIKKÖNEN A OBÉI

Dotée d’une voiture plus performant­e, la Scuderia, qui semblait se diriger vers un doublé aisé, a cédé sa première place au classement des constructe­urs pour huit points.

Sans incident au départ, les stratégies de pneus s’annonçaien­t déterminan­tes, avant l’arrivée éventuelle de la pluie. Celle-ci a complèteme­nt chamboulé le scénario d’une course jusque-là très monotone.

Chaussé de nouvelles gommes dès le 15e tour, Räikkönen signait plusieurs meilleurs tours, ce qui lui permettait de prendre les commandes au détriment de Vettel, rentré aux puits dix tours plus tard.

En l’envoyant pour bloquer la remontée d’Hamilton, les stratèges de Maranello n’avaient peut-être pas envisagé qu’il devienne leader devant l’Allemand.

Ce dernier a réclamé qu’on le laisse passer, car il se considérai­t comme plus rapide.

L’ingénieur de course Jock Clear a dû prendre le micro pour faire la demande à « Iceman », mais s’est perdu en circonvolu­tions.

« Si vous voulez que je le laisse passer, dites-le-moi simplement », a tranché le Finlandais, victime d’une consigne d’équipe d’autant plus dure à avaler qu’il n’a pas gagné de course depuis l’Australie en 2013.

À nouveau leader, Vettel a créé un écart confortabl­e avant que l’averse tant attendue ne se déclenche. Elle a concerné seulement certaines portions du circuit, notamment le virage en épingle.

UNE SIMPLE RÉPRIMANDE

Les écuries étaient donc dans l’expectativ­e quant aux gommes à enfiler.

La plupart des pilotes ont choisi de garder leurs pneus, espérant que la piste sèche rapidement.

Vettel était parmi eux : au 52e tour sur 67, il est sorti dans les graviers au virage no 13 et a terminé à faible vitesse dans une barrière.

Le local de l’étape, né à 40 km d’Hockenheim et qui courait après son premier succès à domicile, en a frappé son volant, de rage et de déception.

Il a évoqué ensuite « une petite erreur, avec un énorme impact sur la course ».

Après le crash de Vettel, Hamilton semblait décidé à rentrer à son puits pour mettre des pneus intermédia­ires, mais au dernier moment il a roulé dans l’herbe pour reprendre la piste, une manoeuvre pour laquelle les commissair­es de piste lui ont infligé une simple réprimande.

Nouveau leader in extremis, il a vu son équipier prendre la 2e place à Räikkönen dans le trafic.

Hamilton a ensuite résisté à l’attaque de Bottas, quand la voiture de sécurité s’est écartée et au retour de la pluie dans les derniers tours.

Le Néerlandai­s Max Verstappen (Red Bull) et l’Allemand Nico Hülkenberg (Renault) ont terminé aux 4e et 5e rangs. L’Australien Daniel Ricciardo (Red Bull) a abandonné sur casse mécanique.

Le Mexicain Sergio Pérez (Force India), 7e, s’est intercalé entre les Français Romain Grosjean (Haas) et Esteban Ocon (Haas), qui ont pris les 6e et 8e places. L’autre pilote tricolore Pierre Gasly (Toro Rosso) n’a pu faire mieux que 14e.

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PHOTO AFP Lewis Hamilton s’est empressé de célébrer sa victoire avec les membres de son équipe dès son arrivée aux puits.

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