Le Journal de Montreal

La pénurie de foin menace plusieurs troupeaux

Des producteur­s pourraient avoir à se départir de 25 % de leurs bêtes

- PIERRE-ALEXANDRE MALTAIS

SAINT-NAZAIRE | Des producteur­s agricoles de l’Est-du-Québec frappés par la sécheresse craignent de devoir dépenser une fortune pour acheter du foin afin que leurs bêtes puissent survivre à l’hiver.

Au Lac-Saint-Jean, la situation est telle que, selon l’Union des producteur­s agricoles (UPA), la plupart des agriculteu­rs devront faire un choix : dépenser des dizaines de milliers de dollars pour du foin importé du Canada ou des États-Unis, ou envoyer plus de 25 % de leurs bêtes à l’abattoir plus tôt que prévu.

« Je n’ai jamais vu ça de ma vie. Plus rien ne pousse. Dans deux semaines, les vaches n’auront plus rien à brouter dans mes champs et je vais devoir entamer mes réserves de foin pour l’hiver. Et on est juste en juillet », raconte Stéphane Côté, propriétai­re de la Ferme des Érables située à Saint-Nazaire, au Lac-Saint-Jean.

UNE SEULE COUPE

M. Côté a fait une croix sur sa deuxième coupe, malgré la pluie prévue cette semaine. Il devra donc se débrouille­r pour passer l’hiver avec le foin récolté lors de sa première coupe.

La grande majorité des 1200 producteur­s agricoles du Saguenay–Lac-Saint-Jean et les quelque 1000 producteur­s du Bas-Saint-Laurent sont dans la même situation, selon l’UPA.

Une opération Urgence foin a d’ailleurs été déclenchée dans le Bas-Saint-Laurent afin de trouver du foin ailleurs au Québec. Mais avec la canicule et la sécheresse qui perdure depuis la fin juin partout au Québec et dans l’est des États-Unis, peu d’agriculteu­rs ont du foin à vendre.

HAUSSE DU PRIX

Le prix grimpe donc en flèche. Des balles de foin qui coûtent normalemen­t entre 25 et 30 $ se négocient actuelleme­nt autour de 90 $ pièce, transport non inclus, selon le producteur Marc Laforest.

« Il va me manquer environ 1000 balles pour passer l’automne. Un voyage de camion, c’est 45 balles de foin, juste assez pour nourrir mes vaches trois ou quatre jours. Si j’achète ça en Ontario ou dans l’Ouest, je n’imagine même pas le prix que ça va coûter », estime Stéphane Côté, qui prévoit une facture de 100 000 $ s’il choisit de garder son troupeau intact.

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Les producteur­s agricoles André Ménard, Stéphane Côté et Marc Laforest devront dépenser des milliers de dollars pour acheter du foin afin de nourrir leurs bêtes cet hiver. PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, PIERRE-ALEXANDRE MALTAIS

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