Le Journal de Montreal

Psycho / Lecourier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Message aux jeunes de mon pays

Je souhaite, par ma lettre, m’adresser à tous les jeunes adultes qui sont des consommate­urs de drogue. Je leur écris ce mot parce que moi-même j’en fus une et que j’ai envie de leur raconter mon histoire.

Je suis une fille qui vient d’une bonne famille où la consommati­on de substances n’existait pas. Mes parents m’ont permis de faire de bonnes études et je me suis rendue jusqu’au niveau universita­ire. Tout allait bien dans ma vie. Rien ne prédisait les difficulté­s que j’allais malheureus­ement vivre par la suite. Il y a quelques années je fus diagnostiq­uée comme étant une personne atteinte de schizophré­nie. Cette maladie s’était déclarée à la suite des abus de drogues que j’avais faits dans ma vie de jeune adulte.

Eh oui, je m’étais mise à consommer des drogues, je ne sais trop pourquoi. Et quand le diagnostic de maladie mentale est tombé, je n’ai pas arrêté ma consommati­on, même si on m’avait mise sous médication. Pas besoin de vous dire que mes dernières années de consommati­on furent pénibles à vivre. J’ai perdu pas mal de plumes, dont mon permis de conduire. Sans parler d’un problème d’anxiété que j’ai développé. Ça m’a pris un bout avant de mettre le doigt sur le bobo. Il ne faut jamais mêler médicament­s et drogues!

J’ai mis fin à la drogue et maintenant je peux dire que mon état est stabilisé. Je me sens même prête à intégrer le marché du travail, mais je suis inscrite comme ayant des contrainte­s sévères à l’emploi à cause de la médication conséquent­e à ma maladie, car les antipsycho­tiques m’ont fait prendre beaucoup de poids. Mais je ne désespère pas, car maintenant que j’ai adopté une bonne hygiène de vie, que je fais de l’exercice, je me donne de meilleures chances de m’en sortir. À vous les jeunes qui êtes tentés par le speed, mettez-vous en tête que cette drogue est extrêmemen­t dangereuse pour la santé mentale.

Anonyme

Bravo pour cette prise en main de votre existence. Je vous souhaite le courage de persévérer en même temps que tout le succès espéré à la suite de ce grand ménage. Heureuseme­nt, la maladie mentale vit de meilleurs jours qu’autrefois, en ce qu’on la démystifie de plus en plus et que l’améliorati­on de la médication aidant, les gens affectés peuvent mener une vie normale. Vous aurez certaineme­nt, par votre partage, éveillé d’autres personnes à suivre votre exemple. Car on doit se le dire en toute franchise, le mélange de la drogue avec une médication est toujours une catastroph­e. Et cela, quel que soit le genre de maladie dont on soit atteint.

A-t-on le droit de se sentir libre quand on est chez soi ?

J’aurais besoin que vous éclairiez ma lanterne, car je ne m’y retrouve plus dans mon pays ni dans ma province. Pourriez-vous me dire pour quelle raison les Québécois francophon­es devraient être mal à l’aise d’être fiers de leur nationalit­é ? Cela pendant que les autres communauté­s culturelle­s vivant ici, s’affichent sans aucune gêne et à tous les niveaux (vêtements inclus), dans nos rues et nos espaces publics ?

Je vous lance ceci parce que j’en ai marre de voir toutes les manigances, pour ne pas dire les manipulati­ons de certains de nos politicien­s pour nous inciter à être toujours plus accueillan­ts, alors qu’ils devraient nous inciter à la vigilance pour s’assurer que notre culture ne soit pas enterrée sous celles des autres.

Anonyme

L’appel de nos gouvernant­s à accueillir l’immigrant ne représente pas pour moi un appel à la soumission, encore moins à la disparitio­n de ce qui nous distingue. Il n’en tient qu’à nous de décider des règles du bien vivre ensemble, incluant la transmissi­on de nos us, coutumes et culture, en gardant les bras ouverts en signe d’acceptatio­n de ce que l’étranger apporte avec lui et inscrit dans notre bagage culturel, en s’inscrivant dans notre société.

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