Menace élevée pour les cultures d’un océan à l’autre
La punaise diabolique n’a pas encore fait son nid dans nos champs, mais le risque qu’elle s’y introduise et se propage d’un océan à l’autre est « élevé », prévient l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
C’est que l’insecte est présent dans 32 des États américains, y compris dans celui de New York, tout juste à la frontière du Québec et de l’Ontario.
ARBRES FRUITIERS
Il lui suffit donc d’une envolée de quelques kilomètres ou d’un petit voyage sur le pouce pour passer la frontière. Il trouverait ensuite facilement à manger puisqu’il peut se nourrir de plus de 60 plantes, en particulier les arbres fruitiers.
Les fruits attaqués peuvent être déformés, décolorés ou tomber prématurément.
De tels symptômes pourraient « rendre les fruits frais invendables » et « modifier le goût du vin » d’un océan à l’autre, indique l’ACIA dans un document d’orientation dédié à l’insecte.
De fait, « les conséquences économiques et environnementales de son introduction sont élevées », prévient l’agence.
CHAMPS ÉPARGNÉS...
Le ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ) surveille de près l’introduction de la punaise diabolique depuis 2014.
Pour le moment, aucun spécimen n’est tombé dans les filets du ministère, qui a installé 31 pièges dans les cultures les plus à risque de la province, en particulier les champs de soya et les vergers pomicoles, rapporte Yohan Dallaire Boily, porte-parole du MAPAQ.
… JUSQU’À QUAND ?
L’entomologiste Gérald Chouinard estime que le climat québécois est encore hostile à l’insecte en milieu rural. Mais l’ACIA souligne qu’aux ÉtatsUnis, la punaise diabolique a démontré qu’elle est capable d’« achever son cycle de vie en un an dans des climats semblables à ceux du sud du Canada ».
Pour l’agence fédérale, « il ne semble y avoir aucune mesure effective qui puisse empêcher sa propagation ».