Fauchés à mort dans leur petit coin de paradis
Un couple de septuagénaires a été victime d’un délit de fuite dimanche matin
PACKINGTON | Les deux victimes happées par un chauffard dimanche matin dans le Témiscouata étaient un couple de septuagénaires menant une retraite de rêve sur le bord d’un magnifique lac à Packington. Une vie paisible fauchée en l’espace d’un instant.
Lucette Gagnon et Pierre Pelletier faisaient leur marche quotidienne sur le 6e rang de Packington, qui longe le lac Jerry, lorsqu’ils ont été frappés par une voiture vers 10 h 15 dimanche. Le conducteur, William Beaulieu, s’est enfui de la scène avant d’être arrêté plus tard en journée. Il a comparu hier (voir autre texte).
« Ils marchaient toujours face au trafic pour voir les autos arriver justement pour ça. Et là, le gars a traversé le chemin au complet pour venir les frapper de dos », relatait un voisin, Normand Tardif, toujours sous le choc d’avoir perdu son ami Pierre.
Les marques des enquêteurs, toujours visibles, témoignaient de la violence de l’impact. Une distance d’une dizaine de mètres séparait le point d’impact des dernières marques de la scène.
« Ça roule ici », déplore le maire de la petite municipalité de 600 âmes, Émilien Beaulieu. « On demande souvent à la SQ de faire de la surveillance, d’être plus présent, mais avec les coupures, on ne les voit pas souvent. »
COMMUNAUTÉ SOUS LE CHOC
Regroupés entre amis derrière la résidence voisine de celle des victimes, des résidents du coin discutaient du drame lors du passage du Journal. La petite communauté, tissée bien serré, était toujours sous le choc.
Noëlla Daigle, grande amie de Lucette Gagnon, peinait encore à retenir ses larmes. « Quand M. Tardif m’a dit que c’était eux autres, je n’en revenais pas. C’est pas possible que ça leur arrive à eux, répétait la dame. Ils partaient de chez eux pétant de santé pour faire leur marche et ils ne reviennent jamais. Ça fait mal », confie la dame qui jouait aux cartes chaque semaine avec la victime.
Entre amis, tous se rappelaient hier les bons moments passés avec M. Pelletier et Mme Gagnon, une façon de faire passer la peine qui était grande au lendemain du drame. « Vous savez, en ville, les gens meurent et ça ne fait pas grand bruit. Mais ici tout le monde se connaît, c’est quasiment comme perdre une soeur et un frère », soupire Noëlla Daigle.
DE BONS VIVANTS
La nièce de Lucette Gagnon, atterrée par la nouvelle, a tenu à rappeler à quel point sa tante était une bonne vivante.
Véritable « pilier » de sa famille, la dame de 77 ans était en pleine forme et continuait de voyager. « On est une grosse famille, donc il y a beaucoup de monde en deuil et en larmes », confie Caroline Gagnon.
Pierre Pelletier était quant à lui d’origine française et avait littéralement « épousé le Québec » racontent des voisins.