Au tour de l’ex-chef de la diplomatie française d’être interrogé
LE JOURNAL | Après l’homme d’affaires canadien Paul Desmarais Jr., c’est l’ex-chef de la diplomatie française Laurent Fabius qui a récemment été interrogé dans l’enquête pour complicité de crimes contre l’humanité concernant le cimentier LafargeHolcim.
L’ancien ministre des Affaires étrangères de 2012 à 2016 a fait valoir le 20 juillet qu’« aucun élément d’information » ne lui était parvenu concernant Lafarge, qui aurait versé plus de 15 millions $ US entre 2011 et 2014 à différents groupes terroristes, dont l’État islamique, afin de continuer d’opérer une cimenterie dans le nord de la Syrie pendant la guerre civile.
FINANCEMENT DU TERRORISTE
Le cimentier franco-suisse Lafarge a été inculpé fin juin, notamment sous l’accusation rarissime de « complicité de crimes contre l’humanité » dans ce dossier explosif du financement présumé du terrorisme en Syrie.
Le Québécois Paul Desmarais Jr., co-PDG de Power Corporation, siège au conseil d’administration de Lafarge depuis 2008. Le holding GBL, contrôlé par les familles Desmarais et Frère, était de plus le premier actionnaire de Lafarge (avec 20 % du capital) au moment des faits reprochés.
Huit cadres et dirigeants ont déjà été inculpés dans cette affaire, dont l’ancien PDG de Lafarge de 2007 à 2015, Bruno Lafont, pour financement d’une entreprise terroriste ou mise en danger de la vie d’autrui.
Interrogé par la justice, Paul Desmarais a toujours nié avoir été au courant des paiements à l’État islamique.
Lors de son inculpation en 2017, l’ex-PDG Bruno Lafont a quant à lui assuré n’avoir été mis au courant d’un accord avec l’ÉI qu’en août 2014, et avoir décidé à ce moment-là de la fermeture de l’usine, tombée quelques semaines plus tard sous le pavillon noir de l’organisation. Son bras droit, Christian Herrault, ex-directeur général adjoint responsable de plusieurs pays, dont la Syrie, a lui affirmé l’avoir informé beaucoup plus tôt.