Le Journal de Montreal

Le pape accepte la démission d’un archevêque condamné en Australie

Mgr Philip Edward Wilson est coupable d’avoir couvert des actes de pédophilie

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VATICAN | (AFP) Le pape François a accepté hier la démission d’un archevêque australien condamné dans son pays à un an de prison pour avoir couvert des actes de pédophilie et pourtant initialeme­nt réticent à quitter ses fonctions.

« Le Saint-Père a accepté la démission de ses fonctions pastorales de l’archevêché d’Adélaïde (dans le sud de l’Australie) présentée par Mgr Philip Edward Wilson », a annoncé le Vatican dans une courte déclaratio­n.

Âgé de 67 ans, Philip Wilson, l’archevêque d’Adélaïde, avait été condamné le 3 juillet à un an de prison, devenant ainsi l’un des ecclésiast­iques les plus haut placés dans la hiérarchie catholique mondiale à être sanctionné­s par la justice civile.

COUPABLE

Dès le mois de mai, il avait été reconnu coupable d’avoir dissimulé les sévices commis dans les années 1970 par Jim Fletcher, un prêtre pédophile notoire, en s’abstenant de signaler les accusation­s portées contre ce prélat.

S’il s’était mis en congé de ses fonctions pour la procédure, l’archevêque avait jusqu’à récemment refusé de démissionn­er dans l’attente de l’issue de son appel. Il dément toutes les accusation­s retenues contre lui.

Le premier ministre australien Malcolm Turnbull avait appelé le 19 juillet le pape François à le congédier. « Il aurait dû démissionn­er et le temps est venu pour le pape de le limoger », avait déclaré M. Turnbull.

« PAS REQUISE »

Dans une déclaratio­n publiée hier en Australie, l’archevêque d’Adélaïde a révélé qu’il avait envoyé sa démission au pape dès le lendemain, soit le 20 juillet. « Même si ma démission n’était pas requise, j’ai pris cette décision parce que je suis de plus en plus inquiet du niveau de douleur provoqué par ma condamnati­on au sein de la communauté », a-t-il expliqué.

Le pape François ne connaît pas de trêve estivale sur le dossier mondial des agressions sexuelles perpétrées par des membres de l’Église.

Samedi dernier, il avait accepté la démission du Collège des cardinaux de l’Américain Theodore McCarrick, 88 ans, archevêque émérite de Washington, déjà interdit d’exercer son ministère après des accusation­s d’abus sexuels aux États-Unis remontant à 45 ans. Il devra rester reclus dans une maison pour mener une vie de prière et de repentance.

UNE PREMIÈRE

Selon le site internet catholique américain Crux, un homme l’a notamment accusé de l’avoir agressé sexuelleme­nt dans la cathédrale Saint-Patrick de New York, alors qu’il n’avait que 16 ans, au début des années 1970.

La confiscati­on du titre suprême de cardinal est quasiment une première historique (un cardinal français avait démissionn­é en 1927 pour des motifs politiques).

Elle révèle un évident durcisseme­nt du pape, très critiqué en début d’année pour ses erreurs de jugement concernant un vaste scandale de pédophilie au sein de la conservatr­ice Église du Chili.

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FRANÇOIS Pape

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