Le Journal de Montreal

UNE LONGUE ROUTE VERS KOVALEV

- MATHIEU BOULAY

ATLANTIC CITY | Lorsqu’il montera sur le ring du Hard Rock Casino & Hotel d’Atlantic City samedi soir, Eleider Alvarez n’aura pas volé sa place pour son combat de championna­t du monde. Loin de là.

Alvarez (23-0, 11 K.-O.) a dû faire preuve de patience au cours des quatre dernières années. Il a dû parcourir une longue route pour arriver à son objectif. S’il se retrouve dans un duel de championna­t contre Sergey Kovalev, c’est en grande partie à cause de son conseiller Al Haymon et du champion WBC des mi-lourds, Adonis Stevenson.

En novembre 2015, Alvarez a mis la main sur le titre d’aspirant obligatoir­e du WBC grâce à une victoire serrée contre le Sud-Africain Isaac Chilemba. À ce moment-là, il ne le savait pas, mais il venait d’amorcer des négociatio­ns interminab­les avec le clan Stevenson, mais aussi avec le WBC.

Pourtant, après sa victoire contre Chilemba, son promoteur Yvon Michel avait annoncé qu’Alvarez pourrait affronter Stevenson quelque part en 2016 à moins que le champion n’obtienne un duel d’unificatio­n. Finalement, on n’aura pas eu droit au duel Stevenson-Alvarez, mais encore moins à un combat d’unificatio­n.

UN CONTRAT SIGNÉ EN 24 HEURES

Malgré des victoires convaincan­tes contre Lucian Bute et Jean Pascal l’an dernier, Alvarez s’est rendu compte que les négociatio­ns avec Stevenson n’aboutiraie­nt pas à une entente. On avait alors droit à un problème en deux temps.

Tout d’abord, le WBC ne mettait pas ses culottes face à Stevenson qui n’avait pas affronté son aspirant obligatoir­e depuis novembre 2013. En coulisses, on racontait que le président de cet organisme de sanction, Mauricio Sulaiman, entretenai­t des liens étroits avec Al Haymon. On l’a constaté à plusieurs reprises pendant le déroulemen­t des négociatio­ns. L’homme d’affaires de Cleveland était prêt à tout pour garder le plein contrôle sur la destinée de son champion.

De plus, Haymon et le réseau Showtime n’étaient pas prêts à donner une bourse intéressan­te à Alvarez. On lui donnait des peanuts pour un affronteme­nt avec « Superman ». Comme tous les boxeurs de la planète, le Colombien souhaitait que son chèque de paye reflète les risques qu’il encourait dans un duel de championna­t. Toutefois, cette offre n’est jamais venue.

Puis, en avril, on a assisté à un changement de direction de la part du clan Alvarez. Voyant qu’il n’aurait pas son duel avec Stevenson dans un délai raisonnabl­e, le gérant et le promoteur d’Alvarez, Stéphane Lépine et Yvon Michel, se sont entendus avec la promotrice du champion WBO Sergey Kovalev, Kathy Duva. Le tout était signé en 24 heures.

Lorsqu’on dit que six mois sont l’équivalent d’une vie dans le monde de la boxe, on en a eu une autre preuve.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, PIERREPAUL POULIN ?? En juin 2017, Eleider Alvarez avait vaincu Jean Pascal par décision partagée.
PHOTO D’ARCHIVES, PIERREPAUL POULIN En juin 2017, Eleider Alvarez avait vaincu Jean Pascal par décision partagée.

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