Il avoue avoir tué une aînée à coups de fer à repasser
L’ex-laveur de tapis drogué a été arrêté 24 ans après la mort de la victime
Un ex-laveur de tapis drogué a avoué hier avoir tué une aînée à coups de fer à repasser, il y a 27 ans, pour ensuite lui voler « une couple de 100 $ » afin de payer sa prochaine dose.
« Ça ferme le livre. Maintenant, on sait qui l’a tuée, on a un visage et un nom », ont confié au Journal les nièces de la victime, soulagées.
Lucille Morin a été battue à mort dans son logement de la rue Latour, à SaintJean-sur-Richelieu, le 7 août 1991.
Les proches de la dame de 69 ans, qui n’avait ni conjoint ni enfant, ont toutefois dû patienter jusqu’en 2015 avant que les policiers n’arrêtent le suspect, au terme d’une longue enquête étoffée (voir texte de gauche).
Après trois ans passés en détention préventive dans l’attente de son procès pour meurtre non prémédité, Francis Mulrey a décidé de plaider coupable à un chef réduit d’homicide involontaire, hier.
« Cela signifie que vous n’aviez pas l’intention de tuer la victime », a souligné à l’accusé le juge Daniel Royer.
« Non, vraiment pas », a répondu l’homme de 53 ans, au palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu.
La procureure de la Couronne, Me Sylvie Villeneuve, a par la suite remis au tribunal un document relatant les détails du drame remontant à 27 ans.
La famille de Lucille Morin a toujours cru qu’elle connaissait celui qui l’avait tuée, puisqu’aucune trace d’effraction n’avait été relevée à l’époque. C’était bien le cas.
DÉRIVÉ DE LA COCAÏNE
Francis Mulrey était venu laver les tapis du logement de l’aînée quelques semaines avant sa mort.
« À cette époque, l’accusé consommait de la free base plusieurs fois par semaine et était prestataire de l’aide sociale », liton dans le résumé des faits dont Le Journal a obtenu copie.
La free base est un puissant dérivé de la cocaïne, s’apparentant au crack, qui procure un sentiment euphorique de courte durée. Cette drogue peut rendre ses adeptes méfiants et très nerveux.
La veille du crime, Mulrey s’est rendu chez un dealer. Le toxicomane n’a toutefois pas pu obtenir sa dose, puisqu’il n’avait pas d’argent.
Au matin, il s’est présenté chez la victime pour lui offrir de laver ses vitres, moyennant rétribution. La dame a d’abord accepté, avant de changer d’avis en raison du « comportement bizarre » de Mulrey.
EN PANIQUE
Mme Morin l’a prévenu qu’elle contacterait la police s’il ne partait pas. Paniqué, le drogué a empoigné un fer à repasser antique et a assené une dizaine de coups à la tête de l’aînée.
Mulrey a ensuite fouillé l’endroit à la recherche d’argent. Il a dérobé « une couple de 100 $ » et a quitté les lieux, après avoir pris soin d’effacer ses traces.
Il s’est ensuite redirigé vers le logement de son fournisseur pour acheter sa dose.
Le corps de Lucille Morin a été découvert le lendemain, dans une mare de sang.