Le motocycliste décédé était un passionné au grand coeur
Le Montréalais d’adoption avait enfourché sa première moto à 16 ans et en possédait quatre
Le motocycliste mort mardi à Montréal dans une collision avec une ambulance était un mordu de deux-roues et de tatouages réputé dans son entourage pour sa très grande générosité.
« J’ai perdu l’homme de ma vie, mon ami, mon amant et mon confident », affirme Maria De Menezes, la veuve de Stéphane Poirier, un conducteur de bus de la STM.
« Je crois que je suis morte un peu avec lui », ajoute-t-elle en évoquant le décès du motocycliste de 53 ans dans une collision avec une ambulance mardi matin à l’intersection de la rue Saint-Hubert et du boulevard Crémazie Est.
SANS GYROPHARES
L’ambulance circulait sur Crémazie en direction est sans gyrophares alors que Stéphane Poirier roulait en direction sud sur Saint-Hubert. Une enquête est actuellement en cours et vise notamment à déterminer si l’un des deux véhicules est passé sur la lumière rouge.
C’est au CHSLD Joseph-François-Perrault de Montréal, où elle travaille comme préposée aux bénéficiaires, que Mme De Menezes a appris la nouvelle mardi matin. Une amie l’a contactée après avoir vu aux nouvelles une moto ressemblant à celle de son mari impliquée dans un accident.
« J’ai appelé Stéphane immédiatement, se souvient Maria De Menezes. Il ne répondait pas, mais je me suis dit que sans doute il conduisait déjà son bus. »
La femme a cependant vite déchanté lorsque son téléphone a sonné, quelques instants plus tard.
« C’était la police, raconte-t-elle. Ils m’ont demandé où j’étais et j’ai tout de suite compris ce qui s’était passé. J’ai vécu un choc terrible. »
SOUTIEN
Dans son deuil, la femme peut néanmoins compter sur le soutien des nombreux amis que Stéphane Poirier a laissés derrière lui.
« J’ai reçu plus de 150 messages depuis mardi, dont certains de personnes que je ne connaissais même pas, indique-t-elle. Mon téléphone sonne toutes les trois secondes. »
L’homme était réputé pour son caractère sociable et chaleureux dans la communauté des motocyclistes. Un cortège de deux-roues est d’ailleurs prévu lors de ses funérailles, qui auront lieu samedi prochain à Saint-Jean-surRichelieu, où vivent ses parents.
« Il a enfourché sa première moto à 16 ans. C’était son truc », témoigne son père, Réal Poirier.
TATOUAGES
Stéphane Poirier a mené une vie pleine d’expériences. Il a été soldat dans le régiment blindé de Valcartier, puis propriétaire du salon de tatouage montréalais Cracheur d’Encre sur la rue Ontario et vendeur chez Harley-Davidson, avant d’être embauché par la STM comme chauffeur.
« Il pensait toujours aux autres, commente Maria De Menezes. Cet hiver, il croisait souvent le même itinérant au volant de son bus. Il lui laissait passer la nuit dedans pour se réchauffer, de 2 heures à 5 heures du matin, et lui avait même offert des chaussures. »