De la violence physique, mais aussi mentale
Les relations abusives et la violence conjugale ne se manifestent pas juste par des coups, mais aussi par la manipulation et le contrôle de la victime, rappelle une spécialiste.
« De tout temps, la violence psychologique a existé, mais elle n’était pas aussi bien connue que maintenant, explique Claudine Thibaudeau, travailleuse sociale à SOS Violence conjugale. Lorsqu’on a commencé à parler de la violence conjugale dans les années 1980, on mettait en avant la femme avec un oeil au beurre noir. Puis, avec le temps, nous avons adapté notre message pour mieux prendre en compte l’aspect psychologique. »
Mme Thibaudeau rappelle que les comportements violents envers les femmes peuvent passer, au-delà des coups, par le contrôle qu’exerce progressivement un homme sur tous les aspects de la vie de sa conjointe. « Dans les manifestations que l’on peut parfois voir, on peut citer la jalousie absolue, commente-telle. Les appels fréquents, comme, mettons, si moi je suis la soeur de la victime pis qu’on est allées magasiner ensemble et qu’il a appelé plusieurs fois pour savoir ce qu’elle faisait. »
« ELLE EST FOLLE »
« Ce qui, moi, peut m’alerter aussi, c’est si quelqu’un me dit “j’ai un nouveau chum pis ça a pas d’allure dans quoi il est pris avec son ex : elle est folle”, ajoute Mme Thibaudeau. Ça, c’est un mauvais signal, qu’une personne avec qui on est traite son ex de folle. »
Mme Thibaudeau explique que lorsqu’une femme se retrouve prise dans une relation toxique, ses proches se sentent souvent impuissants.
Bien qu’elle reconnaisse que ce sentiment puisse être difficile à vivre, la travailleuse sociale indique que la victime doit juger par elle-même de quand et comment s’éloigner du conjoint abusif.
« À moins d’un danger imminent, on doit toujours respecter la volonté de la victime, qui est la mieux placée pour savoir comment agir », plaide-t-elle.