Première au pays malgré sa maladie
Une athlète de Repentigny doit lutter avec un asthme sévère tout en respectant les règles antidopage
Une athlète de 16 ans à risque de faire de sérieuses crises d’asthme en compétition réussit à se classer première au pays et 30e au monde, en plus de devoir gérer sa médication pour d’éventuels contrôles antidopage.
La Repentignoise Mérédith Boyer est un véritable phénomène. Elle a décroché trois médailles d’or aux Jeux du Québec de Thetford Mines qui se terminaient hier. Elle les a remportées au 1500 mètres, 3000 mètres et 2000 mètres steeple.
Elle a par ailleurs terminé à plus de 14 secondes d’avance sur sa plus proche rivale, au 3000 mètres.
L’athlète de 16 ans n’a cependant pas eu la même chance il y a deux ans aux Jeux du Québec à Montréal, alors qu’elle a fait une crise d’asthme.
« Il faisait chaud et j’avais de la misère à respirer pendant que je courais », a raconté Mérédith, qui a ensuite rencontré un médecin.
Elle a été diagnostiquée asthmatique depuis son enfance. Elle a malgré tout obtenu une médaille de bronze à cette compétition.
RECHUTE
Le scénario s’est ensuite répété deux semaines plus tard aux Championnats canadiens à Sainte-Thérèse.
« J’ai fait une crise d’asthme même si j’avais utilisé mes pompes, a-t-elle témoigné. C’est comme si je respirais dans une paille. Je suffoquais et je n’étais pas capable de courir. »
Mérédith Boyer a ajouté qu’elle a fait d’autres crises d’asthme par la suite, mais qu’elles étaient bien soutenues.
CONTRÔLES ANTIDOPAGE
L’adolescente a cependant continué à monter les échelons. Au début juillet, elle a terminé première en Jamaïque au 2000 mètres steeple, lors d’une compétition entre le Canada et la Jamaïque, un pays reconnu pour ses coureurs.
Mérédith est actuellement classée première au pays au 2000 mètres steeple chez les juvéniles féminins (16-17 ans). Elle est aussi 30e au monde dans cette catégorie.
Cette ascension l’amènera tôt ou tard à devoir passer des tests antidopage, ce qui est assez complexe pour les asthmatiques comme elle.
Ariane Bouchard, l’entraîneuse de Mérédith Boyer, mentionne que l’Agence mondiale antidopage (AMA) stipule que l’athlète doit respecter la posologie et le médicament qui a été prescrit par un médecin.
Dans le cas de l’espoir canadienne, son médecin lui a donné droit à une inhalation de 30 minutes avant sa course. Elle pourrait aussi en prendre une après, si elle fait une crise d’asthme.
« Les tests de dopage, ça ne me fait pas peur. J’utilise mes pompes juste quand j’en ai besoin, explique l’athlète de 16 ans. Ce n’est pas parce qu’on a un problème de santé ou un handicap qu’on ne peut pas faire ce qu’on aime. »
Le Dr Stéphane Perron, médecin-conseil à la direction de la santé publique de Montréal, affirme pour sa part qu’il va toujours recommander aux asthmatiques de faire du sport.
« C’est bon pour la santé des asthmatiques, mais il faut qu’on trouve idéalement un moyen de contrôler l’asthme, a expliqué le Dr Perron. Et si quelqu’un gagne des prix en sport, c’est probablement que l’asthme est bien contrôlé. »
JEUX OLYMPIQUES JEUNESSE
Mérédith Boyer espère se classer sur l’équipe canadienne qui participera aux Jeux olympiques jeunesse en octobre prochain en Argentine.
Cette compétition réunit les meilleurs athlètes au monde chez les 17 ans et moins.
Son record personnel de 6 min 55 s au 2000 mètres steeple pourrait lui permettre de se qualifier.
Elle est cependant encore bien loin des meilleures au monde, qui courent la distance en six minutes.