Réapprendre à la… dure
Une rentrée laborieuse pour Jacques Villeneuve en Rallycross
TROIS-RIVIÈRES | Des pépins mécaniques, quelques petites erreurs et un accrochage. La rentrée de Jacques Villeneuve hier au Grand Prix de Trois-Rivières ne s’est pas déroulée sans heurts.
Après quatre ans d’absence en Rallycross, le pilote québécois a tôt fait de réaliser que d’affronter les meilleurs de la spécialité n’était pas une mince tâche.
Il a bouclé sa première journée à la neuvième et dernière position au Championnat de Rallycross des Amériques ARX.
Sans surprise, l’Américain Scott Speed (Volkswagen Beetle), de l’écurie Andretti, occupe le premier rang provisoire devant son compatriote Ken Block et le Canadien Steve Arpin.
Villeneuve s’était classé septième en Q1 avant d’abandonner lors de l’étape suivante (Q2).
DES DÉPARTS COMPLIQUÉS
Les craintes de Villeneuve, formulées plus tôt cette semaine au sujet des procédures de départ, se sont concrétisées lors des deux manches qualificatives auxquelles il a pris part hier au volant de sa Subaru WRX STi.
« Le gros problème, c’est que j’oublie de relâcher le frein à main quand le départ est donné, a-t-il raconté à sa sortie de voiture. Ça me coûte un temps précieux au début. »
Cette dernière manche s’est d’ailleurs mal terminée pour lui puisqu’un accrochage avec Rene Munnich a signifié son abandon.
« Mon moteur a presque calé et il a pris l’avantage sur moi, a expliqué Villeneuve. Puis, en voulant le doubler par la suite, on s’est touchés, ce qui a endommagé ma roue arrière droite. C’est frustrant... »
En matinée, lors du deuxième entraînement, Villeneuve avait été forcé de retraiter au garage après seulement un tour à la suite du bris de sa boîte de vitesses.
PRÉSENCE ASSURÉE EN DEMI-FINALE
Mais bon, la bonne nouvelle, c’est que le faible nombre d’inscrits (neuf) lui assure au moins une place en demi-finale qui aura lieu cet après-midi, et ce, peu importe son résultat obtenu dans la dernière ronde (Q3) qualificative prévue plus tôt.
« Nous allons apporter des correctifs pour améliorer le comportement de la voiture, a souligné Villeneuve, tout en espérant que la mécanique tienne le coup. Je suis confiant, car, chaque fois, on s’améliore et le rythme est plus soutenu. »
UN NOM MAGIQUE À TROIS-RIVIÈRES
Jacques Villeneuve en est en fin de semaine à son sixième Grand Prix de Trois-Rivières (septième départ) et son premier depuis sa plus récente participation en 2014 où il avait disputé un programme… double en Rallycross et en série NASCAR Canadian Tire.
Il poursuit ainsi en Mauricie la tradition de la famille Villeneuve débutée il y a 45 ans par son père Gilles.
C’est par contre Jacques, le frère de Gilles, qui compte le plus de départs au Grand Prix, avec un total de 19 en 17 ans de participation ainsi que le plus de présences sur le podium avec huit.
« C’est un nom magique ici », a dit Gerry Rochon, ce résident de Trois-Rivières qui tient à jour les statistiques des pilotes depuis les tout débuts en 1967.
« En fait, les Villeneuve ont été bons pour le Grand Prix et le Grand Prix a été bon pour la famille », fait-il remarquer.
Véritable encyclopédie sportive, Rochon s’était fait connaître par sa participation gagnante à l’émission Tous pour un, animée par Gilles Gougeon sur les ondes de Radio-Canada en 1993 et dont le sujet était le hockey professionnel nord-américain.
LA MENACE LOEB
Sebastian Loeb, le seul pilote à avoir freiné la domination de Johan Kristoffersson cette saison, occupe le premier rang après la première journée de compétition à Trois-Rivières au Championnat du monde de Rallycross.
Le vétéran pilote français a devancé, à bord de sa Peugeot 208, le Suédois Mattias Ekström (Audi S1) et le Norvégien Petter Solberg (Volkswagen Polo).
Vainqueur de cinq des six premières épreuves de la saison, Kristoffersson, coéquipier de Solberg, a dû se contenter du septième rang. Rien n’est toutefois perdu pour le Suédois qui n’a pas raté une finale (à laquelle sont confrontés six pilotes) en 2018.
Le début de l’épreuve de la série SuperQuads, disputée en soirée, a été marqué par un accident terrifiant impliquant Bucky Gardner. Heureusement, plus de peur que de mal pour l’Américain originaire de Clayton, en Caroline du Nord. Les premières images ont laissé craindre le pire. Après avoir été éjecté de son bolide, on voit son casque frapper violemment la piste à deux reprises. Inconscient à l’arrivée des secouristes sur la scène, il a repris ses sens pendant son transport à l’hôpital et ne souffre d’aucune blessure sérieuse.