Le Journal de Montreal

Duva n’a pas peur de Hearns

- MATHIEU BOULAY

ATLANTIC CITY | Lorsque Al Haymon est arrivé avec sa compagnie Premier Boxing Champions (PBC), Kathy Duva était demeurée calme. Elle était convaincue que ce modèle d’affaires ne fonctionne­rait pas. Elle avait visé dans le mille.

En mai dernier, le promoteur anglais Eddie Hearns a annoncé qu’il avait conclu une entente de huit ans et d’un milliard, en collaborat­ion avec DAZN, pour la présentati­on de 16 galas en sol américain.

De plus, il a indiqué qu’il était prêt à conclure des ententes avec tous les boxeurs qui n’ont pas d’entente avec un promoteur.

Des nouvelles qui pourraient inquiéter certains promoteurs, mais pas la patronne de Main Events.

« Il y aura toujours quelqu’un qui va essayer d’ébranler le monde de la boxe, a indiqué Kathy Duva lors d’une entrevue avec Le Journal de Montréal. Haymon a tenté de nous faire mal, mais nous sommes toujours là. Ce sera la même chose avec la venue d’Eddie Hearns aux États-Unis. »

Elle reconnaît que Hearns a réalisé de bonnes choses pour la boxe en Angleterre. « C’est vrai qu’il a fait de bonnes affaires dans son pays, mais c’est un marché très différent des États-Unis, a souligné Duva. Ils ont un marché minuscule en Angleterre et la boxe est concentrée dans deux ou trois villes. Chez nous, on présente des galas dans plus de 100 villes différente­s. »

UNE COMPÉTITIO­N FÉROCE

Duva ajoute que Hearns n’a jamais eu la compétitio­n qu’elle a avec les autres sports majeurs.

« Le football (NFL), le baseball (MLB) et le basketball (NBA) nous livrent une grosse compétitio­n. Et je ne parle pas du sport universita­ire (NCAA) qui est aussi populaire que le Super Bowl en mars, a mentionné la promotrice.

Hearns et son équipe ont été capables de créer un engouement incroyable dans leur pays et c’est tout à leur honneur. Par contre, en Angleterre, les gens écoutent les dards et le soccer à la télé. Ils n’ont rien d’autre que la boxe. »

La compagnie de Hearns, Matchroom Boxing, a été en mesure de remplir ses amphithéât­res à plusieurs reprises, dont le Stade Wembley, en plus d’avoir un réseau de télévision solide qui la seconde très bien.

C’est une machine à imprimer des billets verts depuis quelques années. Le pari audacieux de l’Anglais est de refaire la même chose au pays de l’Oncle Sam. On verra s’il pourra faire mieux qu’Al Haymon.

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KATHY DUVA Promotrice

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