Des trolls saoudiens prosouveraineté
La querelle diplomatique entre Ottawa et l’Arabie saoudite a donné lieu à des échanges surprenants sur Twitter
OTTAWA | Des voix inattendues se sont élevées pour défendre l’indépendance du Québec sur les réseaux sociaux: les trolls saoudiens.
L’Arabie saoudite a annoncé dimanche l’expulsion de l’ambassadeur canadien à Riyad, Dennis Horak, et le rapatriement de son ambassadeur au Canada, en plus de décréter un gel des relations commerciales.
Le régime saoudien réagissait ainsi aux propos du ministère canadien des Affaires étrangères, qui avait déclaré vendredi sur Twitter être « gravement préoccupé » par l’arrestation d’activistes pour les droits des femmes, dont Samar Badawi, la soeur du blogueur emprisonné Raif Badawi. Le Canada a même exigé leur « libération immédiate », ce qui a irrité le régime saoudien.
GÉNOCIDE CULTUREL
Depuis dimanche, des trolls du royaume musulman ont répliqué en rappelant au Canada son bilan peu reluisant quant aux droits des Premières Nations et en appuyant le mouvement souverainiste québécois.
Plusieurs profils ont également écrit sur le réseau social que « l’Arabie saoudite aurait facilement pu soutenir le référendum sur l’indépendance du Québec en 1995 » en organisant des campagnes médiatiques d’attaques contre le Canada.
« Mais nous ne nous mêlons pas des affaires intérieures des autres nations, clairement, pas comme le Canada », reprennent encore une fois une série de messages identiques.
Les utilisateurs ne précisent pas que le Québec s’est prononcé démocratiquement, et ce, à deux reprises, contre l’accès à l’indépendance lors des référendums de 1980 et 1995.
IRONIQUE
Plusieurs internautes ont répliqué que l’Arabie saoudite, où les femmes n’étaient pas autorisé à conduire jusqu’à récemment, n’avait pas de leçons à donner au Canada. D’autres ont souligné l’ironie de voir le royaume musulman ultraconservateur appuyer le mouvement souverainiste, dont une frange s’oppose farouchement aux symboles religieux.