Hausse de dépenses à cause du prix du bitume ?
Montréal ne veut pas couper sur le nombre de chantiers à réparer
Montréal ne retardera pas de chantiers routiers pour éponger la hausse du coût du bitume causée par l’importante pénurie qui touche présentement l’Amérique du Nord.
« On n’est pas touché tant que ça par la pénurie. On avait pris en compte la hausse du coût quand on a fait nos appels d’offres », assure Audrey Gauthier, porte-parole de la Ville de Montréal, sans avancer de chiffres.
La semaine dernière, la Ville de Québec, elle, a préféré reporter 15 % de ses travaux routiers initialement prévus pour cet été, car elle craignait une hausse des coûts de 20 %.
Trois-Rivières a aussi suivi cette voie tandis que Gatineau et Ottawa maintiennent leurs chantiers pour le moment.
« C’est sûr que Montréal est autant touché par la hausse du prix que Québec. Peut-être que dans le cas de Montréal, on n’avait juste pas les moyens de retarder des travaux parce qu’ils sont trop urgents », est amené à penser Florian Lafage, directeur technique chez Bitume-Québec, un organisme sans but lucratif qui représente les compagnies de construction routière et les vendeurs de bitume.
PRESQUE LE DOUBLE
Le prix du bitume, un matériau essentiel pour l’asphaltage, a presque doublé depuis un an, passant en moyenne de 600 $ la tonne en août 2017 à 1000 $ aujourd’hui.
Habituellement, le cours du bitume, qui est produit à partir du pétrole, suit celui de l’or noir, mais cette année, la situation est exceptionnelle, insiste Florian Lafage.
« Il y a une raffinerie qui en produisait au Wisconsin qui a fermé. Il y en a une autre au Nouveau-Brunswick qui a eu des problèmes techniques. En tout, il y a 5-6 raffineries qui ont connu des problèmes », explique-t-il, ne voyant pas de solution à court terme pour régler ce problème.
AU DÉPOURVU
Pris au dépourvu, certains acheteurs de bitume doivent maintenant se tourner vers l’Europe.
Malgré quelques avancées scientifiques récentes, il n’y a pas, pour le moment, de solution de rechange au bitume produit en raffinerie.
« Le bitume synthétique est encore au stade de recherche et développement. Ça coûte cinq fois plus cher que le bitume normal. Ça ne vaut pas la peine », tranche Florian Lafage.