Un long délai d’intervention qui fait douter les proches
QUÉBEC | La famille de Shanya Tremblay a appris dans le rapport du coroner que plus de 45 minutes se sont écoulées avant que des manoeuvres de réanimation ne soient entreprises sur elle.
Est-ce qu’une intervention plus rapide aurait pu changer l’issue du drame ? La question hante Isabelle Thivierge.
Le rapport de la coroner Alice Bélanger décrit en détail l’intervention des premiers répondants le soir du 6 janvier 2017.
Malgré le fait que l’appel au 911 soit entré à 17 h 34 et que les policiers soient arrivés sur les lieux neuf minutes plus tard, alors que la victime n’avait pas de pouls, les manoeuvres de réanimation n’ont été enclenchées qu’à 18 h 22.
« Mme Tremblay est toujours inanimée, sans pouls ni mouvement respiratoire. Ils perçoivent toutefois une activité électrique sans pouls. Appliquant alors le protocole prévu, des manoeuvres de réanimation sont débutées », peut-on lire dans le document.
VÉRITABLE HANTISE
« Quarante-cinq minutes, c’est quelque chose d’autre qui est inexplicable pour nous », raconte le beau-père de Shanya, Marco Lajoie, qui a eu confirmation que le délai avait effectivement été long. « Ça soulève encore plus de questions. »
Pour la mère de la victime, la lecture de ces nouveaux éléments a ramené une véritable hantise qu’elle croyait avoir écartée.
Plutôt que de l’apaiser, le rapport du coroner la replonge dans le doute. Sa fille avait-elle souffert ? Aurait-elle pu survivre ?
« Ça vient tellement me chercher de penser qu’elle n’était pas morte sur le coup. En tant que parent, on fait tout pour que notre enfant ne souffre jamais et je ne peux pas croire qu’elle serait restée sur le bord du chemin comme ça. Juste de penser qu’elle a pu souffrir... », confie la mère de famille, incapable de compléter sa phrase.
TENTER DE SE RELEVER
Malgré ces nouveaux éléments, la famille refuse de trop s’y attarder, préférant conserver le peu d’énergie qu’il lui reste.
« Ça prend tout notre petit change pour se tenir debout, on a l’impression d’avoir fait deux pas en avant pour en refaire 20 en arrière », racontent Isabelle Thivierge et Marco Lajoie.
« On doit se résigner au fait qu’on ne saura jamais. »