Le Journal de Montreal

L’urgence déborde à cause du manque de médecins

L’Hôpital du Suroît à Salaberry-de-Valleyfiel­d peine à recruter du personnel

- HUGO DUCHAINE

L’urgence de Salaberry-deValleyfi­eld déborde depuis plusieurs mois, car l’Hôpital du Suroît manque de médecins pour soigner les malades.

« Tant que le patient n’a pas eu une prise en charge par un médecin de famille, le patient ne monte pas [sur les étages]. Même si un lit est disponible dans l’hôpital, le patient va rester sur une civière à l’urgence parce qu’il est suivi par l’urgentolog­ue », explique la présidente du Syndicat des profession­nelles en soins de Montérégie-Ouest, Francine Savoie.

DEPUIS DEUX ANS

Une situation qui perdure depuis deux ans, déplore-t-elle, mais qui s’est aggravée au début de l’année, quand un groupe d’interniste­s qui assumaient une partie de l’hospitalis­ation ont dû arrêter de le faire.

Le taux d’occupation de l’urgence de l’Hôpital du Suroît dépasse régulièrem­ent les 200 % et a même frôlé les 300 % ces derniers mois, selon les données de la Console provincial­e des urgences du ministère. Une situation « qui bat tous les records », selon Mme Savoie.

Depuis sept jours, les taux d’occupation ont oscillé entre 127 % et 232 % à l’urgence, qui compte normalemen­t 22 civières. Pendant cette période, jusqu’à 44 patients sont restés au moins 48 heures sur une civière.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Ouest, qui confirme le manque d’effectifs en médecine générale, attribue l’achalandag­e à « l’accroissem­ent et [au] vieillisse­ment » de la population.

Afin de soulager son urgence, l’Hôpital cherche à mettre l’accent sur les soins à domicile et détourne même des ambulances vers Châteaugua­y quand les civières viennent à manquer.

Le CISSS de la Montérégie-Ouest déclare aussi attendre cinq nouveaux médecins à l’automne sur le territoire du Suroît, obtenus grâce aux plans régionaux d’effectifs médicaux de 2018.

« Nous sommes très actifs dans les différents salons de l’emploi et réalisons des visites de type VIP avec les recrues potentiell­es pour leur présenter notre milieu. Également, nous sommes en démarche afin de pouvoir recruter des médecins français », indique la porte-parole Dominique Fontaine.

DES DÉPANNEURS

Des médecins dépanneurs sont aussi appelés en renfort pour une semaine, mais le CISSS dit faire face à « des défis sur le plan de leur disponibil­ité ».

« C’est extrêmemen­t lourd [pour le personnel] », admet Francine Savoie, ajoutant que les conditions sont loin d’être optimales pour donner des soins.

Pour sa part, le président du Regroupeme­nt provincial des comités des usagers, Claude Ménard, qualifie la situation d’inacceptab­le, s’étonnant qu’une région si centrale soit aux prises avec un tel problème.

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SOURCE : CONSOLE PROVINCIAL­E DES URGENCES DU MSSS PHOTO CHANTAL POIRIER
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FRANCINE SAVOIE FIQ

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