Smashing Pumpkins en mode nostalgie
La formation américaine a fait preuve de générosité, hier au Centre Bell
Les admirateurs de la première heure des Smashing Pumpkins ont sans doute été comblés, au Centre Bell, hier soir. La formation rock américaine, qui a connu l’apogée de sa gloire dans les années 1990, a été généreuse de ses succès d’hier, préférant jouer la carte de la nostalgie que celle de la renaissance.
Il était d’ailleurs annoncé dans la description de ce nouveau spectacle que Shiny and Oh So Bright se concentrerait sur les titres lancés entre la fondation de Smashing Pumpkins et l’année 2000, soit la période charnière du groupe.
Pas étonnant, quand on considère qu’il y avait plus de 20 ans que les membres fondateurs de Smashing Pumpkins, Billy Corgan, Jimmy Chamberlin et James Iha, n’avaient pas parcouru le monde ensemble au moment d’amorcer leur présente tournée, Shiny and Oh So Bright, en juillet.
On est donc revenus deux décennies derrière au son, en ouverture, de Disarm et Rocket (1993), puis de la planante Rhinoceros (1991), de Drown (1992), de Zero (1995) et de Stand Inside Your Love (2000).
Une relecture de Space Oddity, de David Bowie, qui s’imbrique parfaitement dans le répertoire de Smashing Pumpkins, a causé une première euphorie bruyante dans l’assistance de 9970 personnes du Centre Bell.
DÉCOR ÉLABORÉ
Selon l’horaire de concert appliqué dans les autres villes nord-américaines jusqu’ici, Smashing Pumpkins devait jouer pendant trois heures. Au moment d’écrire ces lignes, on était à mi-chemin de la prestation, et on attendait encore les canons radiophoniques que furent jadis Tonight, Tonight, Bullet with Butterfly Wings, 1979 et Ava Adore.
Visuellement, les Smashing Pumpkins en ont aussi beaucoup donné, avec des projections évoquant, là encore, la mélancolie du temps qui passe, l’enfance, la mouvance, avec des portraits d’enfants, des extraits de moments musicaux rock ou des ailes de papillon sur le point de se déployer.
On a aussi revu des pochettes d’albums marquants de leur passé, comme l’ange sur son étoile de Mellon Collie and the Infinite Sadness (1995) ou l’homme chauve de Adore (1998). Un escalier derrière, des colonnes sur les côtés et des éclairages tapageurs complétaient le décor.