Des écoles n’ont rien compris
Des écoles ne suivent pas les nouvelles balises suggérées par les patrons des commissions scolaires
QUÉBEC | À quelques semaines de la rentrée, la confusion règne dans le réseau scolaire alors que des parents continuent d’acheter sans le savoir des articles qui devraient plutôt être fournis par l’école, selon des nouvelles balises suggérées par les grands patrons des commissions scolaires.
De nombreux articles, comme des dictionnaires, des cadenas, des calculatrices scientifiques et des flûtes se retrouvent encore sur la liste de fournitures scolaires de plusieurs écoles, a constaté Le Journal (voir encadré).
En juin, le ministre Sébastien Proulx a rendu publique une directive qui rappelle les grands principes encadrant la gratuité scolaire, dans la foulée d’un recours collectif qui a poussé les commissions scolaires à rembourser 153,5 millions $ pour des frais facturés en trop aux parents.
Or, pour éviter que cette directive ne soit interprétée différemment d’une école à l’autre, l’Association des directions générales des commissions scolaires (ADIGECS) a produit des balises plus précises afin d’aider le réseau scolaire à se conformer à la directive.
Ces balises ont été présentées à tous les acteurs du réseau scolaire en présence de représentants du ministère de l’Éducation, en juin.
« Si ces balises sont appliquées comme il faut, ce sera un grand pas dans la bonne direction », lance Corinne Payne, présidente de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ).
DEVOIRS À REFAIRE
Visiblement, des écoles n’ont pas respecté les « balises suggérées » par les grands patrons des commissions scolaires. Mme Payne refuse de son côté de jeter le blâme sur les écoles et leur conseil d’établissement, qui approuve ces listes, puisque leurs membres n’ont peut-être pas été informés de ces nouvelles règles. « C’est la confusion à 100 % » qui règne en ce moment, déplore-t-elle.
Plusieurs parents ne savaient pas non plus ce qui devrait ou non se retrouver sur cette fameuse liste. Marie-Josée Lavoie, de Bois-des-Fillion sur la Rive-Nord de Montréal, s’est procuré deux flûtes à bec pour ses enfants avant de savoir que ces items auraient dû être fournis par l’école.
« Je me sens obligée de leur envoyer, je n’ai pas envie que mes enfants n’aient pas le matériel pour travailler », lance-t-elle.
Même son de cloche de la part de Véronique Lapierre de Montréal, qui doit acheter une flûte pour sa fille en troisième année : « Je me demande pourquoi l’école ne respecte pas la nouvelle norme. Des frais, il y en a déjà beaucoup. »
CONTACTER L’ÉCOLE
Dans de telles situations, la FCPQ conseille de se procurer quand même les articles en question. Les parents peuvent toutefois contacter l’école afin de comprendre pourquoi cet item a été inclus dans la liste, ce qui pourrait mener à des changements l’an prochain.
D’autres items plutôt inhabituels se retrouvent aussi sur des listes de matériel scolaire, comme des tapis de yoga, des jetons de bingo et des lingettes humides jetables. Ces articles sont « questionnables » et « difficiles à justifier » selon la Fédération des comités de parents.