L’état d’urgence est décrété par le gouvernement italien
GÊNES, Italie | (AFP) L’Italie a décrété hier l’état d’urgence pendant un an dans la ville de Gênes au lendemain de l’effondrement du viaduc Morandi, qui a fait au moins 39 morts.
Malgré les efforts des secouristes dans l’amas de béton et de ferraille gisant en contrebas du pont, le bilan n’a pas beaucoup évolué hier : 39 morts et 16 blessés, dont neuf dans un état grave. Mais les autorités répètent qu’il y a des disparus.
Trois enfants de 8 à 13 ans figurent parmi les morts, de même que quatre jeunes Français, trois Chiliens et un Colombien.
HABITATIONS CONDAMNÉES
À la demande de la région, « nous avons décrété l’état d’urgence pour 12 mois », a annoncé le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire dans la ville portuaire sinistrée.
Cet état d’urgence offre un cadre précis pour la gestion du site et l’assistance aux 630 personnes (et plus) évacuées dont les habi- tations, en contrebas de ce qui reste du pont, sont condamnées. Le gouvernement s’est engagé à les reloger avant la fin de l’année.
M. Conte a aussi annoncé le déblocage de cinq millions d’euros d’aide d’urgence, et d’une journée de deuil national.
FUNÉRAILLES
Selon plusieurs médias, ce sera samedi, le jour où la Ville de Gênes prévoit des funérailles solennelles pour les victimes, avec une messe à la Fiera.
Environ 35 voitures et plusieurs camions, selon la protection civile, ont été précipités dans le vide d’une hauteur de 45 mètres dans l’effondrement soudain et inexpliqué d’une portion de plus de 200 mètres du pont Morandi, un ouvrage massif en béton de la fin des années 1960 qui a régulièrement dû faire l’objet d’importants travaux d’entretien.
L’effondrement « n’est pas dû à la fatalité », a martelé le procureur de Gênes, Francesco Cozzi, venu sur les lieux, alors que l’enquête vient seulement de débuter.
M. Conte a confirmé que le gouvernement entendait révoquer la concession de la société gérant le tronçon d’autoroute, Autostrade per l’Italia (groupe Atlantia, contrôlé à 30 % par la famille Benetton).
La direction d’Autostrade, qui gère près de la moitié des quelque 6000 km d’autoroute du pays, a mis en avant mercredi le sérieux de sa surveillance de l’ouvrage.
Pour M. Di Maio, du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste), le pont s’est écroulé « parce que la maintenance n’a pas été faite ».
« Pendant des années, on a dit que faire gérer les autoroutes par des privés était mieux que par l’État. Maintenant on a l’un des plus grands concessionnaires européens qui nous dit que ce pont était en sécurité », a-t-il dénoncé.
En réaction à l’effondrement du viaduc italien, la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain a publié hier un communiqué pour rassurer les Québécois sur l’état du pont Champlain. Le texte indique que le pont est « stable, sécuritaire et fait l’objet d’une surveillance constante ».