Il est resté accroché à son auto
Un Italien a survécu à l’effondrement du viaduc Morandi en s’agrippant à son véhicule suspendu
LE JOURNAL | Un commerçant est resté vivant en s’accrochant à la carcasse de sa camionnette après une chute de plusieurs dizaines de mètres dans l’effondrement du viaduc Morandi mardi à Gênes, en Italie. Il fait partie des miraculés de cette tragédie.
« Il s’est accroché à la vie, suspendu par un fil. » Voici comment Giulia Organo a décrit au quotidien italien La Reppublica les moments d’angoisse vécus par son conjoint Gianluca Ardini, dont le véhicule a été pris dans l’effondrement du viaduc mardi matin.
Ce commerçant génois de 29 ans circulait sur la structure en camionnette lorsque la route s’est écroulée sous ses roues, l’entraînant dans une chute d’une quarantaine de mètres.
Par un improbable hasard, l’homme et son véhicule sont restés coincés dans les débris du viaduc à une dizaine de mètres du sol.
« Gianluca s’est accroché, a expliqué Giulia Organo, 28 ans et enceinte de huit mois. Je pense que c’est aussi parce qu’il voulait voir son fils naître. Quand les secours sont arrivés, ils lui ont dit de ne pas bouger, car le moindre mouvement aurait pu le faire à nouveau tomber dans le vide. »
Les pompiers ont finalement pu extirper Gianluca Ardini de son véhicule. Le miraculé ne s’en est tiré qu’avec une légère blessure à l’épaule.
Le temps qui s’est écoulé entre sa chute et l’intervention des combattants du feu restait hier inconnu, mais M. Ardini a patienté plusieurs heures avant d’être sorti de là.
CHAUFFEUR DU CAMION
Le chauffeur d’un camion qui s’est arrêté sur le viaduc à quelques mètres du point d’effondrement peut lui aussi remercier sa bonne étoile.
L’image de son véhicule vert immobilisé au bout du viaduc détruit a fait le tour du monde.
« À un certain moment tout a tremblé. La voiture qui se trouvait devant moi a disparu et semblait engloutie par les nuages », a expliqué au Corriere della Sera le chauffeur de 37 ans qui a tenu à garder l’anonymat.
« Instinctivement, quand je me suis trouvé devant le vide, j’ai mis la marche arrière, comme pour essayer d’échapper à cet enfer », a-t-il ajouté.
Un autre automobiliste, Davide Capello, a survécu à une chute de 40 mètres à l’intérieur de son véhicule qui est allé s’encastrer entre un pylône du viaduc et les débris créés par l’effondrement.
« Je n’ai même pas une égratignure, je ne sais pas comment c’est possible », a déclaré l’homme de 33 ans au quotidien Corriere della Sera.
À UN CHEVEU
Si la survie de certains ne s’est jouée que sur quelques mètres, pour d’autres elle n’a tenu qu’à un court instant.
« Je suis passé sur le pont 10 minutes avant qu’il ne s’écroule », a dit à Sky Sport le capitaine d’une des deux équipes de soccer de Gênes, Domenico Criscito.
Le défenseur, qui évolue aussi avec la sélection italienne, avait même publié sur son compte Instagram une image du viaduc sous la pluie avant l’effondrement.