Nouveau congé férié pour les pensionnats autochtones ?
OTTAWA | Le gouvernement fédéral envisage de décréter un nouveau congé férié au Canada pour commémorer le drame des pensionnats autochtones.
L’idée fait partie des 94 appels à l’action formulés en juin 2015 dans le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation.
Ottawa doit mener des pourparlers avec différents groupes autochtones pour arrêter le choix d’une date, a confirmé le ministère du Patrimoine, hier.
« L’appel à l’action 80 nous demande justement d’établir une Journée nationale de la vérité et réconciliation pour honorer les survivants des pensionnats autochtones. C’est exactement ce que nous allons faire, et nous allons le faire en collaboration avec les peuples autochtones », a fait savoir Simon Ross, attaché de presse du ministre Pablo Rodriguez.
CODE DU TRAVAIL
Si le fédéral décrète une Journée nationale de la vérité et réconciliation, les provinces devront ensuite décider si elles amendent leur code du travail pour emboîter le pas.
À Québec, le gouvernement Couillard a indiqué qu’il attendrait l’annonce finale du fédéral avant de se prononcer.
Par exemple, en mars dernier, le Jour du souvenir est devenu un congé officiel au Canada, mais quatre provinces, dont le Québec et l’Ontario, ne l’observent pas.
Deux dates sont à l’étude, selon le Globe and Mail, qui s’est entretenu avec le chef de l’Assemblée des Premières nations du Canada, Perry Bellegarde.
Il s’agit du 21 juin, Journée nationale des peuples autochtones, ou du 30 septembre, Journée du chandail orange, nommée ainsi en mémoire d’une jeune autochtone forcée de se départir de son nouveau chandail à son arrivée dans une école résidentielle en Colombie-Britannique, au début des années 1970.
« Une journée consacrée à la mémoire et à l’honneur des élèves des pensionnats contribuera à mieux faire comprendre au public notre histoire commune », a dit M. Bellegarde dans une déclaration transmise hier après-midi, sans confirmer les dates envisagées.
« GÉNOCIDE CULTUREL »
Du 19e siècle jusqu’à la fin du 20e siècle, des milliers d’enfants autochtones au Canada ont été arrachés à leur famille pour être placés dans des pensionnats religieux, où, en plus de perdre leur langue et leur culture, de nombreux jeunes ont subi des sévices physiques, sexuels et psychologiques.
Le système a été qualifié de « génocide culturel » par la Commission de vérité et réconciliation.