Maxime Bernier, raciste ?
Maxime Bernier n’a jamais tricoté ses opinions pour en faire une courtepointe multicolore et consensuelle, Canadian-style. Conservateur parmi les conservateurs, libertarien opposé à la sacro-sainte gestion de l’offre, ce qui lui aurait coûté la direction du Parti conservateur, il vient encore de se mettre les pieds dans un plat identifié « controverse ».
Dans une série de « tweets » identitaires incendiaires lundi, « Mad Max » Bernier a dénoncé le « multiculturalisme extrême » du gouvernement Trudeau.
« Oui, le Canada est un pays immense et divers. Cette diversité nous définit et doit être célébrée. Mais où trace-t-on la ligne ? » écrit-il.
« Pourquoi ne pas mettre l’accent sur nos traditions culturelles, ce que nous avons en commun ? »
Rien dans son questionnement ne ferait sourciller le Québécois moyen, mais le député libéral ontarien Arif Virani croit que Maxime Bernier doit être expulsé du caucus conservateur.
Depuis quand certains sujets sont interdits de débat au Canada ?
ACCUSATIONS
Il n’en fallait pas plus pour que les médias du Canada anglais accusent Bernier d’être raciste, xénophobe anti-immigration et anti-Canada. Il ne comprendrait pas le multiculturalisme parce qu’il n’y a pas assez de diversité au Québec, expliquait un ignare du Maclean’s.
Cette semaine, une statue de Sir John A. Macdonald a été retirée de son socle à Victoria et remisée. En mai dernier, rappelle Bernier, la députée libérale Iqra Khalid, responsable de la motion M103 contre l’islamophobie, avait présidé à l’inauguration de la statue du fondateur de l’État islamique du Pakistan, le séparatiste M.A. Jinnah, sur un territoire amputé à l’Inde en 1947, dans un bain de sang inimaginable.
Comme le soulignait le chroniqueur torontois Tarek Fatah, si un premier ministre canadien est moins bien accepté ici qu’un personnage historique pakistanais, Maxime Bernier a peutêtre raison.
Même avec tous les défauts de Sir John A. Macdonald.