Le Journal de Montreal

Québec ne vise plus l’échéance électorale pour une entente

- CHARLES LECAVALIER

Le gouverneme­nt Couillard ne demande plus la signature rapide d’une entente de principe pour le projet d’Apuiat, d’ici la tenue des élections.

« Les négociatio­ns reprennent ce matin […] et je n’ai fixé et personne n’a fixé d’échéancier pour un résultat », a indiqué le ministre des Ressources naturelles Pierre Moreau, hier, lors d’une mêlée de presse à l’entrée du Conseil des ministres.

Philippe Couillard disait pourtant quelques jours auparavant, en marge d’un déplacemen­t au Vermont, qu’il souhaitait toujours que le projet Apuiat fasse l’objet d’une entente de principe avant le scrutin. Notre Bureau d’enquête révélait d’ailleurs cet été que le gouverneme­nt espérait faire une annonce préélector­ale le 8 août.

Le gouverneme­nt Couillard est dans un bras de fer avec Hydro-Québec au sujet du projet éolien d’Apuiat, sur la Côte-Nord. Selon le PDG de la société d’État, Éric Martel, le contrat d’achat d’électricit­é de ce parc éolien, d’une durée de 25 ans, lui occasionne­rait des pertes estimées entre 1,5 milliard $ et 2 milliards $, avait-il écrit dans une lettre envoyée aux chefs innus.

Ce geste a été qualifié « d’impair » par le ministre Pierre Moreau. M. Martel et les analystes qui critiquent le contrat d’Apuiat ne font qu’une « analyse comptable », a-t-il déploré.

MISE EN PERSPECTIV­E

En début de semaine, M. Moreau remettait en question la nature des pertes estimées par Éric Martel. Aujourd’hui, il cherche plutôt à les minimiser. « On parle de 1,5 milliard $ sur 25 ans. Dans les 25 prochaines années, quels sont les investisse­ments totaux réalisés par Hydro-Québec? Il faut remettre les choses en perspectiv­e », a-t-il dit.

« Cette approche comptable ne tient pas compte des retombées économique­s », a-t-il ajouté. Il soutient également que la réalisatio­n de ce projet est absolument nécessaire pour maintenir de bonnes relations avec les Innus.

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