Le Journal de Montreal

La VG s’intéresse à Apuiat

Le bureau de Guylaine Leclerc a demandé des informatio­ns à Hydro-Québec

- PIERRE COUTURE

La vérificatr­ice générale du Québec aurait décidé de se pencher sur le controvers­é projet de parc éolien Apuiat de 200 mégawatts (MW), qui pourrait voir le jour sur la Côte-Nord, a appris Le Journal.

Selon nos informatio­ns, une équipe du bureau de la vérificatr­ice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a demandé au cours des derniers jours des renseignem­ents à Hydro-Québec sur le projet éolien Apuiat.

Hier, au bureau de la vérificatr­ice générale à Québec, personne n’était disponible pour commenter le dossier.

La directrice des communicat­ions du bureau de la vérificatr­ice générale, Géraldine Bouchard-Vézina, n’a pas rappelé Le Journal.

Chez Hydro-Québec, la société d’État refuse maintenant de commenter le dossier du parc éolien Apuiat.

Le bureau de la vérificatr­ice générale s’intéresser­ait aux aspects réglementa­ires du projet ainsi qu’aux modalités financière­s discutées.

Hydro-Québec et les Innus, qui négocient depuis plus de trois ans, sont incapables de trouver un terrain d’entente pour la constructi­on d’un parc éolien de 200 MW près de Port-Cartier.

Dans le but de dénouer l’impasse, une nouvelle équipe de négociateu­rs vient d’être nommée par Hydro-Québec. Les promoteurs de ce projet sont composés de Boralex, de la nation innue et de la Société renouvelab­le Canada.

PERTES ÉNORMES

La semaine dernière, le PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel, a précisé que le tarif d’électricit­é exigé pour le projet Apuiat pourrait occasionne­r à la société d’État des pertes financière­s estimées « entre 1,5 milliard $ et 2 milliards $ sur la durée du contrat » de 25 ans.

Le PDG d’Hydro-Québec a depuis été rappelé à l’ordre par le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, et le premier ministre du Québec, Philippe Couillard.

Alors qu’Hydro-Québec nage dans les surplus énergétiqu­es, le gouverneme­nt Couillard cherche à tout prix à imposer à la société d’État l’achat d’électricit­é issue du nouveau parc éolien de 200 MW.

Hydro-Québec chercherai­t à obtenir un meilleur prix que ceux discutés jusqu’à présent à la table de discussion avec les promoteurs.

Alors qu’elle vend chaque kilowatthe­ure un peu plus de 7 cents en moyenne à ses clients résidentie­ls québécois, Hydro-Québec pourrait devoir payer 11,5 cents en moyenne (en dollar courant) sur 25 ans aux promoteurs privés.

UNE FACTURE DE 2,5 MILLIARDS $

Comme le rappelait en mai dernier la VG Guylaine Leclerc, les achats d’électricit­é éolienne inutiles imposés par le gouverneme­nt à Hydro-Québec à des promoteurs privés ont coûté jusqu’à présent 2,5 milliards $ aux contribuab­les québécois entre 2009 et 2016.

La situation va se poursuivre dans les prochaines années.

La société d’État devra gérer des surplus d’électricit­é estimés à plus de 169 térawatthe­ures (TWh) pour une valeur totale de 17 milliards $ d’ici 2027.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK ?? En mai dernier, la vérificatr­ice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a déposé un rapport qui s’intéressai­t aux contrats signés par Hydro-Québec avec des promoteurs privés de parcs éoliens. L’aventure éolienne et les autres énergies alternativ­es au Québec ont coûté 2,5 milliards $ aux contribuab­les en huit ans.
PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK En mai dernier, la vérificatr­ice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a déposé un rapport qui s’intéressai­t aux contrats signés par Hydro-Québec avec des promoteurs privés de parcs éoliens. L’aventure éolienne et les autres énergies alternativ­es au Québec ont coûté 2,5 milliards $ aux contribuab­les en huit ans.

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