Retrouver le plaisir de jouer
Louis-Philippe Pelletier n’a aucun regret d’avoir tourné le dos aux Astros
Nouveau « recordman » de la Ligue de baseball junior élite du Québec (LBJEQ), Louis-Philippe Pelletier a retrouvé le plaisir de jouer, ce qui explique, en partie, son astronomique moyenne au bâton de ,515 maintenue pendant la saison régulière.
« Le plaisir amène le succès », convient le porte-couleurs des Orioles de Montréal, qui a obtenu un impressionnant total de 68 coups sûrs, dont neuf circuits, en 132 présences au bâton.
Ancien espoir des Astros de Houston, Pelletier passe rarement une journée sans qu’on lui demande s’il regrette d’avoir quitté le baseball affilié de son propre chef.
« Je n’ai aucun regret par rapport à ça, tranche le jeune homme de 22 ans. Quand les Astros m’ont repêché, ils m’ont pris pour me changer, ils ne m’ont pas pris pour qui je suis. »
« Ce dont je suis le plus fier par rapport à lui, c’est qu’il a su marcher la tête haute malgré le fait qu’il devait faire face à l’opinion des autres, souligne pour sa part l’entraîneur-chef des Orioles, Marc-André Ronda. Je n’ai pas senti qu’il a douté une seconde de sa décision après l’avoir prise. »
Pelletier a toujours expliqué son choix de rentrer à Montréal par des raisons personnelles. Le fait demeure qu’il n’éprouvait plus aucun plaisir à jouer au baseball avec les recrues des Astros.
En 24 matchs dans la Gulf Coast League en 2016, il n’avait pu faire mieux qu’une moyenne de ,192. On lui demandait de s’élancer pour le circuit, alors que son approche au bâton avait toujours été différente. Puis, on l’utilisait au deuxième coussin plutôt qu’au champ extérieur, comme il aurait souhaité.
UN ESPOIR PARMI TANT D’AUTRES
Sélectionné au 20e tour lors du repêchage de 2016, Pelletier devenait un espoir parmi tant d’autres. Sa prime d’engagement demeurait par ailleurs un investissement mineur pour l’organisation.
« Même s’il était resté là-bas, je ne crois pas qu’il aurait performé à son plein potentiel, résume Ronda. C’est un sport où tu passes plusieurs heures sur le terrain dans le baseball professionnel et si tu n’as pas de plaisir, tu perds la passion et les performances en souffrent. »
Ayant retrouvé le sourire chez les Orioles, Pelletier a ainsi battu l’ancien record de ,514, établi par Carlos Sanchez en 1999 à LaSalle. Au cours de la même année, Patrick Scalabrini, aujourd’hui gérant des Capitales de Québec dans la Ligue CanAm, avait frappé pour ,512 dans l’uniforme des Bombardiers de Sherbrooke.
« J’ai pris connaissance du record avec seulement quelques matchs à jouer avant la fin de la saison, précise Pelletier. C’est devenu un petit objectif personnel que je me suis donné, mais l’objectif principal pour moi cette saison, c’est de remporter le championnat avec mon équipe. Je veux terminer mon séjour dans le junior élite en gagnant un championnat avec les Orioles. »
BIENTÔT AVEC LES CAPITALES ?
En plus de cet objectif d’aider les Orioles à enlever les grands honneurs durant les séries éliminatoires, Pelletier a déjà des discussions préliminaires pour poursuivre sa carrière dans le baseball indépendant.
Il ne faudrait d’ailleurs pas se surprendre de le voir revêtir l’uniforme des Capitales au cours de la prochaine semaine, le temps de quelques matchs avant le début des séries de la LBJEQ.
Ses projets d’avenir demeurent toutefois moins clairs en vue de l’an prochain. Si la porte semble ouverte pour un poste régulier dans la Can-Am, que ce soit à Québec, Trois-Rivières ou Ottawa, Pelletier se met parfois à rêver au Mexique ou au Japon.
« Si j’ai une opportunité d’aller plus loin, c’est sûr que je vais y penser, dit-il. Je vais évaluer tout ça lorsqu’une offre sera sur la table. »