Le Journal de Montreal

Un autre legs du 375e à refaire

Des fissures sont apparues à peine quelques semaines après l’inaugurati­on d’un chapiteau

- LAURENCE HOUDE-ROY

Un autre legs du 375e anniversai­re de Montréal est à refaire moins d’un an après son inaugurati­on. Le nouveau chapiteau d’Anjou, qui a coûté 1,6 million $, est déjà en train de se fissurer et sera reconstrui­t à l’automne.

Il y a deux semaines, Le Journal révélait que la nouvelle entrée de ville de l’autoroute Bonaventur­e, l’un des principaux legs du 375e anniversai­re de Montréal, était déjà en reconstruc­tion quelques mois après son inaugurati­on par l’exmaire Denis Coderre.

L’histoire se répète maintenant dans l’arrondisse­ment d’Anjou. Le béton neuf du nouveau chapiteau bâti il y a un an dans le parc Goncourt s’est fissuré dans presque tous les sens et devra être refait « aux trois quarts », indique le maire Luis Miranda.

« Ce sont des travaux mal faits [par l’entreprene­ur]. Ça a tout été fait à l’improviste, trop rapidement », a-t-il laissé entendre.

Tout comme les autres arrondisse­ments, Anjou avait reçu un financemen­t de la ville-centre pour construire ce legs dans le cadre du 375e anniversai­re de Montréal.

Ce nouveau chapiteau, à 1,6 M$ et inauguré en juin 2017, nommé « Place des Angevins », est aujourd’hui utilisé autant pour des projection­s cinématogr­aphiques que pour des activités de danse avec les citoyens.

4 MÈTRES DE LARGE

« J’ai 70 ans, et ça fait 70 ans qu’on voit faire ça : un entreprene­ur fait quelque chose et l’autre le répare, a réagi Serge Lefebvre, un résident du secteur rencontré à Anjou. On voit quelqu’un boucher un trou et l’autre le rouvrir. Je ne suis plus surpris de rien. »

Sur la scène de béton d’au moins quatre mètres de large du chapiteau, quatre fissures clairement visibles traversent maintenant toute la structure.

Selon nos informatio­ns, elles sont apparues peu de temps après son inaugurati­on en juin 2017. Depuis le début de l’été, cette année, la longueur des brèches aurait même doublé.

EXASPÉRÉS

Les résidents rencontrés par Le Journal n’ont pas émis de critiques à l’égard de l’encombre- ment que les nouveaux travaux pourraient causer, mais sont particuliè­rement exaspérés par le manque de qualité des travaux.

« Je trouve ça triste. Comment ça se fait qu’ils aient choisi ces entreprene­urs-là ?, a déploré Jacqueline Joly, qui était d’ailleurs présente lors de l’inaugurati­on. Ce n’est pas le fait d’avoir des travaux qui me fatigue, c’est que c’est encore du monde qui a mal travaillé. Ça me déçoit. Je ne peux pas croire. »

Si ces crevasses ne sont pas réparées, l’eau pourrait s’infiltrer et les dommages pourraient s’aggraver, souligne le maire Miranda.

« Franchemen­t, on n’avait pas besoin de ça », se désole-t-il, blâmant l’entreprene­ur Les Constructi­ons Hydrospec pour ces fissures d’affaisseme­nt qui découlerai­ent d’une mauvaise conception.

« Ils font ça partout. Ils font les travaux vite, ils les font mal et ils recommence­nt », remarque Lise Desrochers, une résidente qui espère qu’ils seront terminés pour l’été prochain afin de ne pas compromett­re les activités.

L’arrondisse­ment d’Anjou assure que les coûts de reconstruc­tion seront assumés par l’entreprene­ur.

La firme Les Constructi­ons Hydrospec n’a pas voulu commenter et a référé Le Journal à la Ville de Montréal.

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PHOTOS CHANTAL POIRIER Le chapiteau, inauguré en juin 2017 à Anjou, sera refait en grande partie dès septembre en raison de fissures (en mortaise) dans la structure.
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LUIS MIRANDA Maire Anjou

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