Le Journal de Montreal

Cohabitati­on tendue

- ALEXANDRE ROBILLARD

La cohabitati­on a été perturbée par des accrochage­s, dans un passé récent, entre la population et des représenta­nts du Club Appalaches, dont seuls les membres ou leurs invités sont autorisés à chasser ou pêcher dans ce secteur.

Un des gardiens du club a notamment été reconnu coupable, en 2013, de conduite dangereuse lors d’un pique-nique organisé par un groupe de citoyens.

Selon des participan­ts à l’événement, il était passé près d’eux avec son véhicule à une vitesse jugée non sécuritair­e.

Réal Côté, un ex-maire de SaintMathi­eu-de-Rioux, une paroisse limitrophe, s’est déjà fait expulser deux fois, vers 2005, parce qu’il cueillait des framboises.

« Il ne faut pas chasser, il ne faut pas pêcher, il faut juste passer et admirer le paysage, dit-il. Quand je m’y suis rendu, j’ai été harcelé beaucoup. »

LIMITES ÉLASTIQUES

Louis-Philippe Sirois, le maire de Saint-Médard, une municipali­té à côté du club, raconte que ses déplacemen­ts étaient suivis de très près par un gardien alors qu’il y circulait avec son véhicule, il y a environ cinq ans.

« Il a couru après moi en pick-up, je trouvais ça ridicule. Je l’ai laissé faire, c’était de l’enfantilla­ge. »

Selon M. Sirois, les panneaux délimitant le club sont déplacés peu à peu chaque année pour empêcher les chasseurs de s’installer aux abords.

« Le terrain est élastique un peu. Ce n’est pas le grand amour. Ils ne sont pas diplomates. »

Résident de Saint-Mathieu-deRioux, Pierre Jean a également eu affaire au Club Appalaches parce qu’il était soupçonné de chasser sur le territoire. Il a été condamné à payer 500 $ d’amende en 1987.

« J’avais une hache dans les mains et ils m’ont accusé de chasser », dit-il.

M. Jean est indigné de voir que le club a réussi à négocier un dédommagem­ent pour la constructi­on du parc éolien sur les terres publiques couvertes par ses droits de chasse et pêche.

« Ils vont avoir plus de redevances que la municipali­té de Saint-Mathieu pour les éoliennes, alors qu’ils n’ont pas une once de terrain à eux, dit-il. Leurs droits de chasse et pêche, dans mon livre à moi, c’est de l’air. »

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