Le Journal de Montreal

Les « anciens » partis traînent de la patte avec les minorités visibles

21 circonscri­ptions comptent au moins un candidat issu de la diversité ethnocultu­relle

- ANNABELLE BLAIS, PHILIPPE LANGLOIS ET MARIE CHRISTINE TROTTIER

Les deux partis politiques traditionn­els ont encore des efforts à faire pour proposer une équipe plus représenta­tive des minorités visibles. Ils comptent presque deux fois moins de candidats que Québec solidaire et la Coalition avenir Québec.

Dans le cadre de notre grand dossier Radiograph­ie des candidats, nous vous présentons cette semaine notre analyse de la représenta­tivité des partis politiques en matière de diversité ethnocultu­relle.

En date du mardi 14 août, et avec 399 candidatur­es déclarées sur 500, les deux partis qui comptent le plus de candidats issus de minorités visibles sont Québec solidaire (QS) avec 10 % et la Coalition avenir Québec (CAQ) avec 9 %, alors que la proportion dans la population québécoise est de 13 %.

Comme pour la parité, où la CAQ fait bonne figure, l’absence de course à l’investitur­e dans chaque circonscri­ption peut être un facteur déterminan­t.

« Ça peut être un obstacle de moins, si un parti se donne cet objectif », suggère Éric Montigny, professeur de science politique à l’Université Laval.

CLIVAGE

De leur côté, le Parti québécois (PQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ), qui se sont partagé le pouvoir depuis 50 ans, affichent un bilan respectif de 6 % et 5 %, en date de mardi.

« Il semble y avoir un clivage entre anciens et nouveaux partis, ajoute le professeur. Intuitivem­ent, en lien avec le discours multicultu­raliste traditionn­ellement porté par le PLQ, on se serait attendu à ce qu’il soit premier. » Ils sont plutôt derniers à l’heure actuelle. « La documentat­ion montre que les petits partis politiques sont davantage sensibilis­és à cette question, poursuit Carolle Simard, spécialist­e de représenta­tion politique des communauté­s ethnocultu­relles au Départemen­t de science politique de l’Université du Québec à Montréal.

Les partis traditionn­els qui sont susceptibl­es de prendre le pouvoir étaient plus réticents à aller chercher des femmes ou des membres de communauté ethnocultu­relle », ajoute-t-elle.

La moyenne pour les quatre partis représenté­s à l’Assemblée nationale est de 7 %.

PROGRÈS

Mme Simard note toutefois des progrès. « Je crois que c’est une préoccupat­ion pour tous les partis politiques, mais ça reste à voir », suggère-t-elle.

Dans ses études sur la politique municipale sur les diversités ethnocultu­relles (donc pas seulement les minorités visibles), elle avait constaté que certaines communauté­s sont plus impliquées politiquem­ent que d’autres, par exemple les communauté­s juive, grecque, italienne ou libanaise.

« Peut-être parce qu’elles ont davantage confiance dans le système politique, et ce sont des communauté­s plus anciennes », explique Mme Simard sur la base des enquêtes réalisées dans le cadre de ses recherches.

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