Les « anciens » partis traînent de la patte avec les minorités visibles
21 circonscriptions comptent au moins un candidat issu de la diversité ethnoculturelle
Les deux partis politiques traditionnels ont encore des efforts à faire pour proposer une équipe plus représentative des minorités visibles. Ils comptent presque deux fois moins de candidats que Québec solidaire et la Coalition avenir Québec.
Dans le cadre de notre grand dossier Radiographie des candidats, nous vous présentons cette semaine notre analyse de la représentativité des partis politiques en matière de diversité ethnoculturelle.
En date du mardi 14 août, et avec 399 candidatures déclarées sur 500, les deux partis qui comptent le plus de candidats issus de minorités visibles sont Québec solidaire (QS) avec 10 % et la Coalition avenir Québec (CAQ) avec 9 %, alors que la proportion dans la population québécoise est de 13 %.
Comme pour la parité, où la CAQ fait bonne figure, l’absence de course à l’investiture dans chaque circonscription peut être un facteur déterminant.
« Ça peut être un obstacle de moins, si un parti se donne cet objectif », suggère Éric Montigny, professeur de science politique à l’Université Laval.
CLIVAGE
De leur côté, le Parti québécois (PQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ), qui se sont partagé le pouvoir depuis 50 ans, affichent un bilan respectif de 6 % et 5 %, en date de mardi.
« Il semble y avoir un clivage entre anciens et nouveaux partis, ajoute le professeur. Intuitivement, en lien avec le discours multiculturaliste traditionnellement porté par le PLQ, on se serait attendu à ce qu’il soit premier. » Ils sont plutôt derniers à l’heure actuelle. « La documentation montre que les petits partis politiques sont davantage sensibilisés à cette question, poursuit Carolle Simard, spécialiste de représentation politique des communautés ethnoculturelles au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal.
Les partis traditionnels qui sont susceptibles de prendre le pouvoir étaient plus réticents à aller chercher des femmes ou des membres de communauté ethnoculturelle », ajoute-t-elle.
La moyenne pour les quatre partis représentés à l’Assemblée nationale est de 7 %.
PROGRÈS
Mme Simard note toutefois des progrès. « Je crois que c’est une préoccupation pour tous les partis politiques, mais ça reste à voir », suggère-t-elle.
Dans ses études sur la politique municipale sur les diversités ethnoculturelles (donc pas seulement les minorités visibles), elle avait constaté que certaines communautés sont plus impliquées politiquement que d’autres, par exemple les communautés juive, grecque, italienne ou libanaise.
« Peut-être parce qu’elles ont davantage confiance dans le système politique, et ce sont des communautés plus anciennes », explique Mme Simard sur la base des enquêtes réalisées dans le cadre de ses recherches.