Le Journal de Montreal

Une production peu convaincan­te

- LOUISE BOURBONNAI­S À l’affiche jusqu’au 1er septembre au Théâtre Hector-Charland de L’Assomption, suivi d’une tournée au Québec.

La pièce Laurel et Hardy, mettant en vedette André Robitaille et Louis Champage, à l’affiche au Théâtre Hector-Charland, ne sera sans doute pas à la hauteur des attentes. Cette nouvelle création, que l’on pourrait qualifier d’étrange objet théâtral, ne passera malheureus­ement pas à l’histoire.

Les production­s Monarque (ancienneme­nt Les production­s de la Meute) qui nous ont habitués à des production­s théâtrales de haut calibre, on pense notamment à Boeing Boeing, Le dîner de cons

ou encore à Adieu je reste, laisseront, avec Laurel et Hardy, les spectateur­s sur leur appétit. Sans complèteme­nt rater sa cible, le spectacle, à caractère biographiq­ue, voulant faire hommage au très célèbre duo comique du cinéma muet est bien peu convaincan­t.

TEXTE DÉCEVANT

C’est principale­ment le texte des coauteurs Patrice Dubois et Luc Michaud qui fait défaut. À l’évidence, les spectateur­s pourront témoigner de l’excellent travail de recherche sur la vie personnell­e et profession­nelle de Stan Laurel et Oliver Hardy qui s’étend de leurs débuts dans les années 20 jusqu’au décès de Laurel en 1965.

Difficile de condenser 30 années de vie aussi denses, parsemées de succès et de revers, en une pièce d’une heure quarante sans entracte. La matière est si riche, on pense entre autres aux difficulté­s financière­s et aux échecs amoureux, qu’on a eu à intégrer un narrateur (Stéphane Archambaul­t) qui revient continuell­ement à la charge, brisant le quatrième mur, afin de situer le spectateur qui, sinon, serait incapable de suivre ce long parcours.

Le tout devient si impersonne­l qu’on ne parvient pas à s’attacher aux deux personnage­s qui pourtant semblaient si sympathiqu­es. On aurait eu avantage à se concentrer sur une tranche de vie plus courte.

De surcroît, la pièce compte quelques longueurs. On a étiré certaines scènes, dont celle où le duo livre tant bien que mal un piano. Précisons que le metteur en scène, Normand Chouinard, qui a amorcé le projet a abandonné le bateau en cours de route en raison de problèmes de santé, laissant la direction d’acteurs à Carl Béchard. À cet effet, soulignons le jeu et l’accent instable d’André Robitaille qui incarne Laurel. Une performanc­e bien loin du talentueux Stan. Quant à Louis Champagne qui campe Hardy, celui-ci tire beaucoup mieux son épingle du jeu. En revanche, les belles performanc­es, de Bernard Fortin dans le rôle du producteur ainsi que de Brigitte Lafleur qui interprète plusieurs personnage­s, ne passent pas inaperçues.

ASPECT GLAMOUR

Par ailleurs, la pièce compte un bel aspect hollywoodi­en. On a particuliè­rement apprécié les chorégraph­ies rythmées et les magnifique­s costumes d’époque, où s’ajoutent des projection­s vidéo permettant quelques scènes amusantes qui remontent à l’époque du cinéma muet. On conclut sur une belle finale digne des production­s de Broadway.

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La pièce qui retrace la vie du duo mythique du cinéma muet met notamment en vedette Stéphane Archambaul­t, Louis Champagne, André Robitaille et Brigitte Lafleur.PHOTO COURTOISIE

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