Il veut 200 000 $ pour une chute en prison
Un Montréalais souffrant d’épilepsie poursuit Québec pour « négligence » et réclame 200 000 $ après s’être gravement blessé lors d’une crise alors qu’il était dans une cellule de prison.
« Les conséquences physiques, psychologiques, morales et financières ont été très importantes, car cet événement a totalement bouleversé la vie du demandeur », peut-on lire dans la poursuite déposée récemment par Slama Houcine.
Ce dernier a été trouvé dans « une mare de sang » par les gardiens de la prison de Rivièredes-Prairies après qu’il fut tombé face première sur le ciment, du haut du lit superposé où il dormait, le 9 septembre 2015.
M. Houcine affirme avoir avisé le personnel du centre de détention qu’il devait prendre des comprimés matin et soir en raison de sa situation médicale, mais on « n’a pas tenu compte » de ses propos.
« Les dommages subis par le demandeur ont été directement causés par les manquements et négligences du personnel de l’établissement de détention », soutient la poursuite.
LIT SUPERPOSÉ
Après avoir été amené en cellule, M. Houcine, qui n’a aucun casier judiciaire et qui considère son arrestation comme un « événement totalement isolé dans sa vie », s’est fait assigner le matelas du haut du lit superposé parce qu’un autre prisonnier occupait celui du bas.
« N’ayant aucune expérience de la vie en prison, étant en situation de fatigue et de vulnérabilité, le demandeur n’a évidemment pas argumenté avec ce détenu », explique-t-on.
Toutefois, la poursuite stipule qu’« en matière d’épilepsie, la norme de prudence consiste à ne pas être dans la partie supérieure d’un lit superposé ».
VICTIME DE SON CODÉTENU ?
Au départ, le Montréalais croyait avoir été victime de son codétenu et a soumis en 2016 une demande de prestation à la Direction de l’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC).
Or, l’IVAC a rendu une décision refusant la demande de prestation puisqu’on a déterminé qu’il ne s’agissait pas d’un acte criminel, mais bien d’une chute.
Il est aussi indiqué dans la poursuite que M. Houcine a eu de la difficulté à occuper des emplois à cause de l’accident qu’il a subi.