Le Journal de Montreal

Trop de fautes sur les réseaux sociaux

Un enseignant du primaire des Laurentide­s s’amuse à corriger les gazouillis et les messages des politicien­s

- SIMON DESSUREAUL­T

Le chef péquiste et sa vice-chef, un ancien ministre libéral de l’Éducation, un ancien chroniqueu­r à La Presse et un candidat vedette de la CAQ ont tous été repris par un enseignant au primaire, qui corrige le français écrit des candidats sur les réseaux sociaux.

Jean-Frédéric Martin, 51 ans, enseigne la 6e année dans une école des Laurentide­s. Samedi, il a surpris le chef péquiste Jean-François Lisée à faire une faute sur son compte Twitter. Il l’a corrigé en l’interpella­nt directemen­t sur le réseau social.

M. Martin a ensuite créé le mot-clic #leprofcorr­ige. Depuis, il s’amuse à débusquer les fautes de français des candidats, tous partis confondus.

« J’espère ne pas avoir à noter d’autres fautes d’ici la fin de la campagne. Les politicien­s soignent beaucoup leur image sur d’autres aspects, mais je trouve qu’ils négligent celui-là », a dit M. Martin.

SURPRIS

L’enseignant se dit d’ailleurs aussi très surpris que son action ait pris autant d’ampleur. Le nombre de ses abonnés sur Twitter a grimpé en flèche depuis samedi.

« Mon téléphone n’arrête pas de notifier en pleine rentrée scolaire. Des gens trouvent des fautes pour moi, a-t-il ajouté. Ils trouvent aussi ça très drôle, c’est peutêtre parce qu’ils trouvent la campagne un peu plate. »

M. Martin estime également qu’il y a beaucoup trop de fautes qui circulent sur les réseaux sociaux des politicien­s et sur d’autres de leurs sites officiels.

« Je suis conscient qu’on peut aller vite parfois avec les correcteur­s automatiqu­es, mais il faut avoir le souci de soigner votre français, a déclaré M. Martin, en guise de message. Et il ne faut pas oublier qu’ils aspirent à nous diriger. »

Une amie Facebook de M. Martin l’a encouragé à continuer dans sa démarche. Son amie lui a écrit pour lui dire que Véronique Hivon, vice-chef du PQ, avait fait elle aussi une faute d’orthograph­e en écrivant : « Pensée magique quand tu nous tient [au lieu de “tiens”] », en référence à une promesse de la CAQ.

CORRECT ?

La dame en question aurait alors repris Mme Hivon sur la faute en question, selon M. Martin. Mme Hivon aurait mentionné que l’écrit était correct, mais elle aurait retiré cette affirmatio­n lorsque M. Martin est intervenu.

Il n’a pas été possible d’avoir des commentair­es de Véronique Hivon par rapport à ce sujet, et elle a retiré les commentair­es sur son compte.

Jean-Frédéric Martin ne voulait cependant pas qu’on l’accuse de toujours taper sur le même parti.

« J’ai une très bonne répartitio­n des fautes des autres partis », a ajouté celui qui compte publier au moins deux correctifs par jour.

François Bonnardel de la CAQ a également été pris en défaut par M. Martin. Dans un tweet, M. Bonnardel parle de qualité de vie « libéral » au lieu de « libérale ».

« On se relit au maximum, mais ça peut arriver qu’il y ait des coquilles comme dans les journaux ou à la télévision, c’est malheureux », a mentionné M. Bonnardel, qui se dit très actif sur les réseaux sociaux.

Manon Massé (Québec solidaire), Véronyque Tremblay (PLQ), Vincent Marissal (Québec solidaire), André Lamontagne (CAQ) et Christine St-Pierre (PLQ) ont également été corrigés jusqu’à présent par Jean-Frédéric Martin.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, SIMON DESSUREAUL­T Jean-Frédéric Martin a pris le temps de vérifier les réseaux sociaux dans sa résidence de Boisbriand, hier midi, malgré la rentrée scolaire.

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