Les allergies et la rentrée scolaire
Au Québec, ce sont 300 000 personnes qui sont touchées par des allergies alimentaires, soit environ 4 % de la population adulte et 8 % des enfants. 75 000 jeunes fréquentant une école du Québec souffrent d’au moins une allergie alimentaire. Alors, comment les écoles gèrent-elles la situation ?
Les allergies sont souvent banalisées alors qu’elles peuvent conduire à une réaction anaphylactique. Pour être en mesure d’agir lors d’une réaction allergique grave, il faut savoir en détecter les symptômes, alors que ceux-ci peuvent toucher plusieurs systèmes (bouche, système respiratoire, système cardio-vasculaire).
COMPRENDRE LES ALLERGIES
Les symptômes varient de simples rougeurs ou démangeaisons à un serrement de la gorge, voire une difficulté à avaler et à respirer. Les réactions allergiques sont imprévisibles et peuvent évoluer avec le temps. Le personnel des écoles et l’entourage des jeunes doivent être en mesure d’utiliser les auto-injecteurs d’épinéphrine, communément appelés EpiPenmd, puisqu’une allergie grave nécessite une intervention d’urgence. L’enfant allergique devrait aussi être sensibilisé au port de son auto-injecteur sur lui, en tout temps.
GESTION DES ALLERGIES
En décembre 2016, la Commission scolaire de Montréal, qui regroupe près de 150 écoles primaires, a annoncé avoir cessé de bannir les allergènes de ses écoles. Ce virage proposait plutôt de miser sur une meilleure gestion des allergies en milieu scolaire. La Commission scolaire de Montréal s’est depuis positionnée officiellement en matière de gestion des allergies alimentaires.
Toutefois, aucune standardisation en matière de gestion des allergies alimentaires n’est proposée au Québec. Ainsi, d’une école à l’autre, la façon de prendre en charge les allergies alimentaires et le bannissement des aliments varie beaucoup. Rappelons que notre province est la seule où aucun cadre légal n’est mis en place pour uniformiser la gestion des allergies.
Depuis 2 ans, Allergies Québec mène un projet pilote afin de proposer une standardisation de la prise en charge de l’anaphylaxie en milieu scolaire. Cette initiative a déjà été testée dans 12 écoles du Grand Montréal avec succès.
La Direction régionale de santé publique de Montréal prévoit instaurer, dès l’automne 2018, un projet pilote impliquant des mesures uniformes sur la gestion des allergies afin de mieux encadrer les jeunes. Ce projet est né d’une collaboration avec Allergies Québec et plusieurs intervenants du milieu (infirmières, allergologues, enseignants, personnel scolaire).
PROJET DE LOI
Le 14 juin dernier, Allergies Québec, en alliance avec le Parti québécois, a présenté un projet de loi provincial encadrant la prise en charge des élèves allergiques. Au Québec, c’est la première fois qu’on dépose un tel projet de loi, ce qui consiste en une importante avancée vers la prise en charge des allergies en milieu scolaire. Ce projet de loi vise à standardiser la gestion des allergies alimentaires pour que les enfants aient tous accès aux mêmes ressources et outils, peu importe l’établissement qu’ils fréquentent, et ce, dans un cadre législatif.
Il ne serait donc pas surprenant de voir les écoles adapter leur politique en matière de gestion des allergies alimentaires au cours des prochaines années. L’emphase serait dorénavant mise sur une meilleure gestion des allergies alimentaires plutôt que sur l’interdiction de certains aliments. En effet, les écoles pourraient être plus permissives, sans pour autant mettre la santé de l’enfant allergique en jeu.
Pour le moment, les boîtes à lunch et les collations doivent respecter le règlement de l’école que l’enfant fréquente. On retrouve souvent des crudités, des fruits, du fromage et du yogourt en guise de collation. En cuisinant ses propres biscuits et muffins, il est plus facile d’éviter les aliments allergènes. Pour les parents d’enfants fréquentant l’école, apprendre à lire les listes d’ingrédients et opter pour les produits arborant le logo Allergène Contrôlémc ou encore sans arachides font partie des priorités. On enseigne aussi à l’enfant à ne jamais faire de troc ni partager son lunch.