Dur, dur de travailler au fédéral
OTTAWA | Problèmes de communication et d’empathie, stress élevé et même intimidation. Un premier rapport souligne de nombreux problèmes relativement au climat de travail dans l’un des plus importants ministères fédéraux... et certaines solutions plutôt originales.
Dans son premier rapport annuel publié un peu plus d’un an après la création de son bureau en février 2017, l’ombudsman de la santé mentale fait un recensement de plusieurs enjeux qui lui ont été rapportés par des fonctionnaires de Services publics et approvisionnement Canada (SPAC).
Ayant rencontré plus de 500 fonctionnaires du cinquième plus important ministère fédéral en termes d’employés, il a notamment recensé des problèmes de :
√ Harcèlement, intimidation et manque de respect
√ Manque de communication, de confiance et d’empathie entre des employés et leur employeur
√ Incivilité, notamment entre employés et cadres
√ Favoritisme, manque d’équité et de transparence
√ Charge de travail et de niveau de stress parfois excessifs
« Les problèmes ne sont pas nécessairement généralisés, mais on les retrouve dans plusieurs poches à travers les bureaux du ministère qui sont problématiques. Après près d’un an de rencontres, je constate qu’il y avait un réel besoin pour un ombudsman de la santé mentale », indique André Latreille.
Le rapport fait également état de certaines solutions parfois très créatives, voire saugrenues, pour réduire le niveau de stress et lancer des conversations sur la santé mentale dans le ministère (voir ci-contre).
ATTENTION RAPIDE REQUISE
M. Latreille indique dans son rapport que pas moins d’une personne sur trois lui parlait d’un problème de soutien psychologique qui requérait une attention rapide. Un autre 20 % a souligné un problème de culture organisationnelle.
« Contrairement à plusieurs autres ministères, Services publics et Approvisionnements est un endroit opérationnel, avec tout le stress qui accompagne ce type de travail. Donc c’est important de se rappeler que ça va bien tant que les gens vont bien », souligne-t-il.
Celui-ci se dit très satisfait du fait que la direction du ministère a accepté toutes les recommandations qu’il a formulées depuis un an et agit déjà pour les appliquer.
Pour sa part, l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) se réjouit de la création du bureau de l’ombudsman dans ce ministère.
« Dès que des employés ont la chance de parler à quelqu’un de façon confidentielle, ils racontent leurs histoires d’horreur […] L’enjeu avec un mauvais climat de travail est que ça a un impact important sur tout le monde », analyse Denis St-Jean, agent national en santé et sécurité.