Il faut plus d’hommes dans nos salles de classe
Dans les écoles primaires québécoises, seulement 20 % des enseignants sont des hommes. Pour convaincre les garçons que l’éducation, c’est aussi « une affaire de gars », il faut parvenir à augmenter le nombre d’enseignants et de modèles masculins dans les écoles, affirment certains experts.
Il ne s’agit pas ici d’accuser les femmes d’être responsables du taux d’échec plus élevé chez les garçons, précise d’entrée de jeu Égide Royer, professeur en adaptation scolaire à l’Université Laval. Aucune étude n’a d’aildémontré que les garçons réussissent mieux dans les systèmes d’éducation où les hommes sont davantage présents.
La recherche en éducation a plutôt démontré que c’est la qualité de l’enseignement, plutôt que le sexe du professeur, qui est un facteur déterminant dans la réussite des élèves.
MODÈLES POSITIFS
Mais la présence d’hommes dans le réseau scolaire est importante pour donner aux garçons « des modèles positifs d’apprentissage », affirme M. Royer.
Or, la proportion d’enseignants masculins est en constant déclin depuis 20 ans au Québec. Reste à trouver comment renverser la tendance.
Pierre Potvin, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières qui s’est beaucoup intéressé au décrochage scolaire chez les garçons, est favorable à d’éventuelles mesures de discrimination positive pour faire une plus grande place aux hommes dans les écoles québécoises. Mais cette avenue est loin de faire l’unanimité.
Le professeur Égide Royer de l’Université Laval prône plutôt la mise en place d’un programme gouvernemental pour encourager les hommes à choisir des métiers qui attirent traditionnellement les femmes, comme enseignants, psychoéducateurs ou éducateurs en service de garde.
« Pourquoi il n’existerait pas un concours Chapeau les gars ? » lance M. Royer, en faisant référence au concours Chapeau les filles!, qui récompense des femmes qui choisissent des métiers traditionnellement occupés par des hommes.
Les rares enseignants masculins devraient aussi faire des tournées dans les écoles secondaires, pour convaincre les garçons qu’ils ont leur place en classe, ajoute-t-il.