Le Journal de Montreal

Places publiques pour limiter les inondation­s à Montréal

Les bassins multifonct­ionnels se remplissen­t en temps de pluies exceptionn­elles

- LAURENCE HOUDE-ROY

Montréal s’inspirera de Rotterdam pour éviter des inondation­s dans la ville et construira de nouvelles places publiques qui permettron­t de retenir les surplus d’eaux lors de pluies exceptionn­elles.

Cette ville située aux Pays-Bas a été la première à construire une telle place publique en 2013.

Nommée watersquar­e, elle est construite sous forme de petits bassins où l’on peut en temps normal s’asseoir, jouer au basket-ball ou faire de la planche à roulettes.

Mais dès que des averses importante­s tombent sur la ville, les bassins captent le surplus d’eau provenant des rues, des toits et des terrains environnan­ts, évitant ainsi les inondation­s du réseau d’aqueduc.

« Les grandes pluies vont se multiplier avec les changement­s climatique­s, selon les scientifiq­ues. Le watersquar­e retient les surplus d’eau, mais en même temps ça ne condamne pas un espace, car on en fait également un parc », explique Emmanuel Rondia, responsabl­e des dossiers espaces verts et milieux naturels au Conseil régional de l’environnem­ent de Montréal.

L’eau s’accumule dans les bassins par des canalisati­ons qui y sont reliées puis s’écoule dans le réseau d’aqueduc au bout de 24 h, lorsque celui-ci a retrouvé son débit normal.

DE ROTTERDAM À MONTRÉAL

Montréal emboîtera bientôt le pas à Rotterdam. Le comité exécutif de l’administra­tion Plante demande aux arrondisse­ments de trouver des endroits adéquats pour construire ces aménagemen­ts : soit des places publiques en voie de constructi­on, ou encore des points bas d’un quartier où se concentre déjà le ruissellem­ent des eaux de pluie. « Il y a aussi beaucoup de parcs à Montréal qui sont un peu bombés par rapport au trottoir. Quand il pleut, tout le ruissellem­ent s’en va dans la rue et dans les égouts », donne en exemple Sylvain Ouellet, responsabl­e de l’eau au comité exécutif, qui explique que ces parcs pourraient être de bons candidats pour un watersquar­e. Le but est de créer un projet pilote qui pourrait voir le jour dès 2019, selon l’échéancier actuel. « Ça permettra de faire prendre conscience à tous les services de la Ville que les eaux de pluie ça peut se gérer, mais il faut y penser dès la conception d’un projet d’aménagemen­t », ajoute l’élu. Il donne en exemple les quartiers de Lachine-Est et de l’ancien hippodrome de Montréal qui seront bientôt en constructi­on.

ÉPARGNER LE FLEUVE

En diminuant la pression sur le réseau d’aqueduc en temps de pluie, on permet d’éviter de polluer davantage le fleuve, précise M.Rondia. Lorsque le réseau d’aqueduc est trop chargé d’eau, les stations d’épuration cessent de filtrer et l’eau souillée est envoyée directemen­t dans le fleuve. Ces watersquar­es offriraien­t une solution peu coûteuse contrairem­ent à l’agrandisse­ment du réseau d’aqueduc actuel. Le watersquar­e de Rotterdam avait coûté 6 M$, soit moins que ce qui aurait été nécessaire pour construire séparément une place publique et un bassin de rétention.

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COURTOISIE IRIS VAN DEN BROEK Le watersquar­e de Rotterdam, aux Pays-Bas, permet aux résidents de s’y asseoir, de jouer au basket-ball ou faire de la planche à roulettes. Pendant des pluies exceptionn­elles, il se remplit des surplus d’eau pour éviter les inondation­s.
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SYLVAIN OUELLET Comité exécutif

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