La lutte contre les commotions cérébrales
Les Alouettes et les Carabins ont tenu une clinique de football à ce sujet au CEPSUM
Après des années à faire des ravages chez les athlètes professionnels, les commotions cérébrales sont maintenant prises au sérieux. Les Alouettes ont décidé de prendre le taureau par les cornes en s’attaquant au problème à la racine.
L’équipe l’a démontré hier, lors d’une clinique de football dédiée aux familles tenue en partenariat avec les Carabins de l’Université de Montréal au CEPSUM. L’objectif était de conscientiser autant les parents que les enfants à l’importance des bonnes pratiques.
Le centre Luc Brodeur-Jourdain était l’un des quatre joueurs des Alouettes à participer à l’événement. Disputant une 10e saison dans la LCF, l’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval n’a pas tenté de dissimuler la réalité : le football disputé il y a plusieurs années mettait en danger la santé des athlètes.
ARCHAÏQUE
« Nous voulons initier les jeunes et les parents aux nouveaux mouvements du football. Ce qui est connu est plutôt archaïque », a-t-il lancé d’entrée de jeu.
« Il y a 10 ans encore, le football se pratiquait encore avec une facette physique qui n’est pas adéquate pour le corps humain à long terme. Je pense que c’est important de démontrer aux jeunes et aux parents que le football est de plus en plus sécuritaire. »
Après avoir dirigé un exercice sur les plaqués avec les enfants, le vétéran s’est dit heureux des progrès concrets observés au cours des dernières années, sans cacher que tout n’est pas parfait.
« Je pense qu’on a vu un changement de culture drastique, que ce soit dans la formation des entraîneurs ou le style de football, du niveau amateur au professionnel. Et puis, cette année, on a vu beaucoup plus de pénalités pour des contacts à la tête. »
LA VITESSE EN CAUSE ?
Brodeur-Jourdain a également avancé que l’équipement s’était grandement perfectionné récemment et que cet environnement plus protégé incitait les joueurs à prendre plus de risques.
« Quand on regarde le sport en général, on voit une augmentation fulgurante de la vitesse avec laquelle il est pratiqué. Si la vitesse augmente, on se retrouve dans un contexte où les forces déployées sont nettement supérieures. Le corps humain, lui, ne change pas », a-t-il expliqué.
Pour cette raison, l’athlète originaire de Saint-Hyacinthe croit que la façon de pratiquer le sport doit changer pour diminuer la prise de risque et assurer la santé des joueurs, par la réglementation ou une manière de voir les choses de façon différente.
« Je pense qu’il y a énormément d’efforts qui sont déployés à cet égard. Ce qui va arriver, c’est que les joueurs plus vieux, qui ont pratiqué le football de la vieille façon, seront appelés à disparaître. »
FAIRE LE SUIVI
Dans le cadre de cette clinique, plusieurs entraîneurs ont été dépêchés par Football Québec pour sensibiliser les jeunes. Du lot, il y avait Jean-Philippe Chartier, qui occupe les fonctions de coordonnateur des sports à l’école secondaire SaintLaurent. Il abondait dans le même sens que Brodeur-Jourdain.
« Les fédérations canadiennes, québécoises et américaines de football se sont donné comme cible d’améliorer l’enseignement en formant de meilleure façon les entraîneurs », a-t-il expliqué.
L’instructeur croit toutefois que le suivi suivant ces formations n’est pas parfait. Il est également d’avis que le programme national de certification des entraîneurs devrait devenir obligatoire. Une piste vers laquelle on se dirige, selon lui.