Le Journal de Montreal

La lutte contre les commotions cérébrales

Les Alouettes et les Carabins ont tenu une clinique de football à ce sujet au CEPSUM

- TOMMY THURBER

Après des années à faire des ravages chez les athlètes profession­nels, les commotions cérébrales sont maintenant prises au sérieux. Les Alouettes ont décidé de prendre le taureau par les cornes en s’attaquant au problème à la racine.

L’équipe l’a démontré hier, lors d’une clinique de football dédiée aux familles tenue en partenaria­t avec les Carabins de l’Université de Montréal au CEPSUM. L’objectif était de conscienti­ser autant les parents que les enfants à l’importance des bonnes pratiques.

Le centre Luc Brodeur-Jourdain était l’un des quatre joueurs des Alouettes à participer à l’événement. Disputant une 10e saison dans la LCF, l’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval n’a pas tenté de dissimuler la réalité : le football disputé il y a plusieurs années mettait en danger la santé des athlètes.

ARCHAÏQUE

« Nous voulons initier les jeunes et les parents aux nouveaux mouvements du football. Ce qui est connu est plutôt archaïque », a-t-il lancé d’entrée de jeu.

« Il y a 10 ans encore, le football se pratiquait encore avec une facette physique qui n’est pas adéquate pour le corps humain à long terme. Je pense que c’est important de démontrer aux jeunes et aux parents que le football est de plus en plus sécuritair­e. »

Après avoir dirigé un exercice sur les plaqués avec les enfants, le vétéran s’est dit heureux des progrès concrets observés au cours des dernières années, sans cacher que tout n’est pas parfait.

« Je pense qu’on a vu un changement de culture drastique, que ce soit dans la formation des entraîneur­s ou le style de football, du niveau amateur au profession­nel. Et puis, cette année, on a vu beaucoup plus de pénalités pour des contacts à la tête. »

LA VITESSE EN CAUSE ?

Brodeur-Jourdain a également avancé que l’équipement s’était grandement perfection­né récemment et que cet environnem­ent plus protégé incitait les joueurs à prendre plus de risques.

« Quand on regarde le sport en général, on voit une augmentati­on fulgurante de la vitesse avec laquelle il est pratiqué. Si la vitesse augmente, on se retrouve dans un contexte où les forces déployées sont nettement supérieure­s. Le corps humain, lui, ne change pas », a-t-il expliqué.

Pour cette raison, l’athlète originaire de Saint-Hyacinthe croit que la façon de pratiquer le sport doit changer pour diminuer la prise de risque et assurer la santé des joueurs, par la réglementa­tion ou une manière de voir les choses de façon différente.

« Je pense qu’il y a énormément d’efforts qui sont déployés à cet égard. Ce qui va arriver, c’est que les joueurs plus vieux, qui ont pratiqué le football de la vieille façon, seront appelés à disparaîtr­e. »

FAIRE LE SUIVI

Dans le cadre de cette clinique, plusieurs entraîneur­s ont été dépêchés par Football Québec pour sensibilis­er les jeunes. Du lot, il y avait Jean-Philippe Chartier, qui occupe les fonctions de coordonnat­eur des sports à l’école secondaire SaintLaure­nt. Il abondait dans le même sens que Brodeur-Jourdain.

« Les fédération­s canadienne­s, québécoise­s et américaine­s de football se sont donné comme cible d’améliorer l’enseigneme­nt en formant de meilleure façon les entraîneur­s », a-t-il expliqué.

L’instructeu­r croit toutefois que le suivi suivant ces formations n’est pas parfait. Il est également d’avis que le programme national de certificat­ion des entraîneur­s devrait devenir obligatoir­e. Une piste vers laquelle on se dirige, selon lui.

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PHOTO AGENCE QMI, TOMA ICZKOVITS Les Alouettes ont tenu une clinique familiale afin de familiaris­er les enfants et leurs parents à la sécurité sur le terrain de football.

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