Le Journal de Montreal

Une question de leadership

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Dans le bilan de fin de saison, la direction du Canadien a insisté sur l’attitude. Vous vous rappelez les propos de Marc Bergevin ? « Tout est dans l’attitude, et ce fut notre problème pendant toute la saison. »

Le directeur général n’a pas joué à l’autruche en disant que ça s’appliquait également aux décideurs. Or, la situation a-t-elle changé ?

Le dossier Max Pacioretty soulève un manque bien évident de leadership.

Comment en est-on arrivé à une telle situation ? L’an dernier, c’était Alexander Radulov. Puis, Andreï Markov. Cette saison, on a expédié Alex Galchenyuk en Arizona et voilà que Pacioretty est sur le marché.

Quelle impression laisse-t-on aux joueurs de la formation quand on observe attentivem­ent la façon dont se comportent les décideurs dans le dossier du capitaine ?

Qu’on veuille échanger Pacioretty, c’est une chose.

Mais c’est l’attitude des dirigeants qui dérange.

Le message, en avril dernier, c’était de changer l’attitude de tout le monde.

Mais il faut démontrer avant tout du leadership.

Ce n’est pas nécessaire­ment le cas présenteme­nt...

UN DÉFI POUR JULIEN

√ Invité à commenter la situation d’Artemi Panarin et de Sergei Bobrovsky, John Tortorella, qui ne rate jamais une occasion pour exprimer ses états d’âme, déclare qu’il n’a aucunement l’intention de laisser le dossier des deux joueurs devenir une distractio­n au sein du vestiaire des Blue Jackets de Columbus.

« C’est mon job de m’assurer que tout fonctionne comme je le veux. Non, ce ne sera pas une distractio­n, je vous l’assure. », a fait savoir Tortorella.

Panarin a avisé les Blue Jackets qu’il désire poursuivre sa carrière dans une autre ville, New York de préférence, et Bobrovsky, que plusieurs considèren­t comme le meilleur gardien de la ligue, va exiger un contrat similaire à celui de Carey Price, et ce n’est sûrement pas à Columbus qu’il pourra obtenir autant d’argent.

J’aime bien la réaction de Tortorella et connaissan­t le caractère de l’entraîneur, il est évident qu’il aura l’oeil bien ouvert.

Par contre, Claude Julien sera-t-il en mesure de contrôler la situation de Max Pacioretty, présumant qu’il amorcera la saison avec le Canadien, ce qui serait très étonnant ?

L’avantage de Tortorella, c’est qu’il travaille dans un petit marché. À Columbus, les Blue Jackets, on les aime bien, mais les Buckeyes de l’université Ohio State ont priorité. À Montréal, le Canadien est suivi à la loupe et le dossier Pacioretty retiendra toute l’attention, surtout si le Tricolore et Julien ne connaissen­t pas un début de saison convaincan­t.

Est-il besoin de préciser que le Canadien disputera son premier match contre les Maple Leafs de Toronto et que, pour l’une des rares fois depuis toujours, on ignore quelles sont les attentes des partisans. En fait, y a-t-il vraiment des attentes ?

Un détenteur d’un abonnement saisonnier me confiait, la semaine dernière, qu’il y a plusieurs loges corporativ­es disponible­s à prix réduit. Qu’on propose aux abonnés des billets additionne­ls avec une réduction importante sur le prix de base. Quand la vitrine est dégarnie, il n’est jamais facile de convaincre la clientèle de faire confiance à ses dirigeants, et surtout de s’attendre à des résultats rassurants.

LES COMPARABLE­S

La question a été soulevée plusieurs fois dans les tribunes téléphoniq­ues la semaine dernière.

« Quel genre de contrat consentiri­ez-vous à Pacioretty ? »

Oublions 38 millions $ étalés sur six ans, offre des Kings de Los Angeles et rejetée par le capitaine du Canadien. Puisqu’on est dans le monde des comparable­s, les agents vont toujours établir des points de référence avec l’échelle des valeurs établie par les directeurs généraux.

Pacioretty croit qu’il mérite autant, sinon plus, qu’Evander Kane, des Sharks de San Jose, celui-ci a un contrat de sept ans à raison de 7 millions par saison. Il a parfaiteme­nt raison. Kane est un joueur qui s’implique beaucoup plus sur le plan physique que Pariocetty, mais son passé n’est guère reluisant. Le joueur du Canadien montre des statistiqu­es nettement supérieure­s et n’oublions pas qu’il n’a jamais eu l’occasion d’évoluer avec un joueur de centre élite.

SUBSTANCES INTERDITES

Nate Schmidt, défenseur des Golden Knights de Vegas, a été suspendu pour 20 matchs pour avoir utilisé des substances illégales. Schmidt allègue qu’il avait pris des substances provenant de son équipe même et qu’on avait décelé dans son système l’équivalent d’une pincée de sel dans une piscine olympique.

S’il a commis une faute, qu’il en assume l’entière responsabi­lité. Par contre, ce dossier n’est pas sans soulever des questions à savoir comment réagira la Ligue nationale au cours des prochains mois alors que le cannabis sera légal au Canada et dans plusieurs États américains? A-t-on décidé d’un processus à suivre ? A-t-on entamé des négociatio­ns avec l’Associatio­n des joueurs ?

INTRIGUANT

Un dossier qui ne fait pas trop de bruit, mais qui implique un joueur combatif, bon marqueur, un joueur intense, c’est celui que Wayne Simmonds, qui disputera la dernière année de son entente de six ans avec les Flyers de Philadelph­ie.

Les négociatio­ns avec les Flyers sont au ralenti et n’oublions pas que cette équipe a fait l’acquisitio­n de James van Riemsdyk cet été. Y a-t-il toujours une place pour Simmonds avec l’organisati­on ? J’imagine que oui. Sauf que le plafond salarial oblige les dirigeants à prendre des décisions tranchante­s. Simmonds ne manquera pas d’attirer l’attention de plusieurs formations. C’est possibleme­nt le cas présenteme­nt. Comme Pacioretty, il gagne un salaire très raisonnabl­e, 3,9 millions pour un marqueur de 25 buts et plus.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Le dossier Max Pacioretty soulève un manque bien évident de leadership.

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