Le Journal de Montreal

Quand Ferrari voit rouge

Lewis Hamilton et Mercedes gâchent encore la fête au Grand Prix d’Italie

- Louis Butcher LButcherJD­M

Malheureux troisième la veille en qualificat­ions, Lewis Hamilton a su remettre les pendules à l’heure en remportant hier le Grand Prix d’Italie de Formule 1.

Le Britanniqu­e a fait du circuit mythique de Monza un véritable terrain de jeu puisqu’il s’y est imposé pour la quatrième fois au cours des cinq dernières années, et la cinquième depuis 2012.

Kimi Räikkönen et Valtteri Bottas, son coéquipier chez Mercedes, l’ont accompagné sur le podium.

Lance Stroll s’est classé au neuvième rang, ce qui lui vaut d’inscrire deux points au classement, ses premiers à sa fiche depuis le Grand Prix d’Azerbaïdja­n, le 29 avril dernier.

Le Québécois avait pourtant rallié l’arrivée au 10e rang, mais la disqualifi­cation de Romain Grosjean (6e au finish), en raison d’une monoplace illégale, a permis au Montréalai­s de gagner une place, tout en permettant à son coéquipier chez Williams, Sergei Sirotkin (10e), d’obtenir le tout premier point de sa carrière en F1.

MOTIVÉ PAR LA FOULE HOSTILE

« Cette épreuve a été très difficile, a dit le vainqueur, qui a dû essuyer des huées à sa sortie de voiture. L’environnem­ent ne m’était pas favorable en sachant que la plupart des spectateur­s souhaitaie­nt une victoire de Ferrari.

« Être confronté au négativism­e n’est jamais agréable, a-t-il poursuivi, mais ce fut pour moi une source de motivation. J’ai aussi réalisé que des compatriot­es étaient venus m’encourager ici et je les remercie sincèremen­t pour leur appui. »

VETTEL GAFFE ENCORE

Tout était pourtant en place pour combler les amateurs italiens quand ils ont vu samedi les deux pilotes de la Scuderia monopolise­r la première rangée sur la grille de départ.

Les tifosi souhaitaie­nt voir une Ferrari remporter un Grand Prix sur leur terre pour la première fois (Fernando Alonso) depuis 2010. Mais ce scénario idéal a pris une tournure dramatique dès le premier tour.

Parti en position de tête, Raïkkönen a conservé sa place, mais derrière lui, tout a basculé pour son coéquipier Sebastian Vettel, qui s’était élancé à ses côtés.

Au virage quatre, Hamilton tente une manoeuvre audacieuse, certes, mais qui lui permet néanmoins de prendre un certain avantage sur l’Allemand avant que celui-ci ne se rabatte sur lui.

Cette erreur de Vettel (une autre), bien que considérée [vraiment?] comme un « incident de course » par les commissair­es, lui coûtera toute chance de victoire.

Parti en dérapage, le quadruple champion du monde s’est ainsi retrouvé en queue de peloton après avoir touché la monoplace de Hamilton.

AILERON AMOCHÉ

L’accrochage exigera un arrêt au puits prématuré pour remplacer son aileron avant amoché. Vettel terminera à la quatrième place pour limiter les dégâts.

N’empêche que l’écart entre les deux candidats au titre est passé de 17 à 30 points en faveur de Hamilton. Une victoire en vaut 25.

« J’ai laissé de la place à Lewis et puis j’ai été celui qui a pivoté, a fait savoir Vettel, ce qui est plutôt ironique. Il ne m’a laissé aucun espace pour manoeuvrer. Il n’y avait plus rien à faire. »

Or, les reprises vidéo tendent plutôt à démontrer que c’est Vettel lui-même qui empiète sur la trajectoir­e de son grand rival.

« Ce n’est pas la fin du monde, a-t-il renchéri. Je ne suis pas inquiet pour la suite des choses. Il reste encore sept courses à disputer. »

Vettel doit s’en vouloir. Et c’est probableme­nt la veille qu’il a perdu ce Grand Prix. S’il avait réussi à devancer Räikkönen en qualificat­ions, cet incident ne serait probableme­nt jamais survenu.

Son coéquipier aurait sans doute pu jouer au bouclier pour empêcher toute manoeuvre de Hamilton au départ, comme ce dernier a pu se rapprocher du pilote Ferrari quand son partenaire Bottas – à qui on a demandé de retarder son arrêt au puits – est venu le gêner devant lui en fin de parcours.

TRAHI PAR SES PNEUS ARRIÈRE

Doublé au 47e des 53 tours de la course alors qu’il occupait la tête, Raïkkönen savait qu’il allait devenir une proie facile pour le gagnant.

« J’ai tout donné, mais ce fut une course perdue d’avance, a-t-il raconté. Mes pneus arrière étaient trop abîmés pour lui résister. »

L’expériment­é Finlandais – à 38 ans le pilote le plus âgé du plateau et dont l’avenir chez Ferrari est toujours compromis – n’est jamais venu aussi près de remporter sa première victoire en F1 depuis le Grand Prix d’Australie en 2013.

VERSTAPPEN FURIEUX

Si Bottas s’est classé troisième, il le doit à une pénalité de cinq secondes imposée à Max Verstappen qui l’a pourtant devancé lorsque le drapeau à damier a été agité.

Un peu plus tôt, le Néerlandai­s a été jugé coupable d’un accrochage avec ce même Bottas.

Sachant qu’il était pourtant exclu du podium, Verstappen, furieux, n’a jamais lâché prise et a tenu tête au Finlandais jusqu’à la fin.

« Ils font tout [en parlant des commissair­es] pour tuer la course automobile, s’est-il exprimé sur les ondes radio quand il a appris sa sanction. C’est une pénalité très dure. Je lui ai laissé suffisamme­nt de place. »

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PHOTO AFP La Ferrari de Sebastian Vettel a percuté la Mercedes de Lewis Hamilton dès le tour initial.
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