Un Québécois sur trois vit d’une paie à l’autre
Signe que les temps ont changé, 38 % des milléniaux considèrent l’équilibre entre leur vie personnelle et le travail comme étant LE facteur le plus important, bien avant le gros salaire qui pourrait les aider à se sortir de l’endettement.
Depuis que l’Association canadienne de la paie (ACP) publie son sondage annuel, c’est-à-dire depuis 10 ans, c’est la première fois qu’il rapporte que les employés se préoccupent plus de l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle que d’obtenir une rémunération plus élevée.
« Les gens ont de plus en plus de la difficulté à faire des compromis sur leur qualité de vie. Avec les milléniaux, on s’en va vers l’équilibre travail-famille. Ils veulent de plus en plus de choses, mais ils ne veulent pas travailler plus pour l’obtenir. Ce n’est pas négatif. Le sens du compromis ou de l’économie s’est perdu, comme dans la chanson “mon arrière-arrièregrand-père” », affirme Christian Coutu, membre du conseil d’administration de l’ACP.
Pourtant, quand on leur demande quelle est la meilleure mesure à prendre pour améliorer leur situation financière, la réponse numéro un est de gagner plus d’argent, pour 26 % des répondants au Québec.
« L’équilibre, c’est important, parce que j’ai l’intention d’avoir une vie en dehors du travail pour pouvoir pratiquer des sports, avoir une famille. Je ne veux pas juste travailler dans la vie. Je veux avoir les deux », a confié Simon Tremblay, étudiant à l’Université Laval.
VIVRE D’UNE PAIE À L’AUTRE
Pas moins de 17 % des Québécois déclarent être incapables de trouver 2000 $ pour parer à une urgence. Toujours selon l’ACP, 31 % éprouveraient des difficultés à honorer leurs obligations financières si leur paie était en retard. C’est quand même un peu moins que la moyenne nationale, qui se situe à 44 %.
Cet écart s’explique, d’après M. Coutu, par la présence de programmes sociaux au Québec comme les garderies subventionnées qui permettent de soulager le portefeuille.
L’hypothèque est la dette la plus courante (28 %), suivie par les cartes de crédit (18 %) et le prêt automobile (18 %). Un répondant sur cinq doit de l’argent sur sa marge de crédit.
TRAVAILLER PLUS LONGTEMPS
Les travailleurs interrogés ciblent 61 ans comme âge de la retraite, mais près de 39 % des Québécois indiquent qu’ils devront travailler plus longtemps que ce qu’ils avaient planifié il y a 5 ans, principalement parce qu’ils n’ont pas atteint leur objectif d’épargne-retraite.