Le Journal de Montreal

Bergevin s’est peinturé dans un coin

Pacioretty pourrait être encore plus difficile à échanger à partir du 3 octobre

- MARC DE FOY

La dernière chronique que j’ai signée avant mes vacances portait sur le dossier Pacioretty. C’était le 20 juillet. On sentait déjà que la situation avait atteint le point de non-retour. Mais le dilemme persiste à neuf jours de l’ouverture du camp d’entraîneme­nt du Canadien. Pacioretty fait toujours partie de l’équipe.

Marc Bergevin reste sur ses positions. Pas question qu’il offre une prolongati­on de contrat à son capitaine. Il cherche à l’échanger, mais ses homologues de la Ligue nationale sont bien au fait de la situation. Les propositio­ns qu’on lui soumet ne répondent visiblemen­t pas à ses demandes.

Le pari semble perdu d’avance. Tout porte à croire que le directeur général du Tricolore recevra une compensati­on de valeur inférieure à celle de Pacioretty. Comme s’il pouvait se le permettre. Mais il s’est peinturé dans le coin.

MARGE RÉDUITE

Ce n’est pas tout. Bergevin pourrait se retrouver à court de solutions s’il n’envoie pas Pacioretty sous d’autres cieux avant le 3 octobre, date du match inaugural de la saison de son équipe à Toronto.

Des sources bien informées me disent que le camp Pacioretty ne négociera pas durant la saison. L’informatio­n devrait être divulguée prochainem­ent.

Déjà que les transactio­ns se font rares durant la saison, Bergevin se retrouvera­it avec une marge de manoeuvre pratiqueme­nt nulle. Des chiffres disent qu’il s’est échangé une moyenne de deux joueurs par saison avant la date limite des transactio­ns, ces dernières années.

C’est très peu.

COMBIEN VAUDRAIT-IL COMME JOUEUR DE LOCATION ?

Que vaudrait Pacioretty avant l’heure de tombée des échanges ?

Les équipes n’ont pas l’habitude de se déculotter pour acquérir un joueur étant en position de tester le marché des joueurs autonomes, c’est bien connu.

Ni le Canadien ni Pacioretty n’auraient intérêt à ce que les choses se rendent là. Même s’il répète vouloir poursuivre sa carrière à Montréal, Pacioretty sait que les carottes sont cuites.

Dans les circonstan­ces — et le connaissan­t —, il ne voudrait pas représente­r une distractio­n toute l’année pour son équipe. Ce serait invivable pour les personnes que le problème pourrait toucher de près.

On l’a vu à son tournoi de golf, la semaine dernière. Ça ressemblai­t à une mascarade !

Ça risque d’être la même chose demain alors que les joueurs et les dirigeants de l’équipe se retrouvero­nt au tournoi de golf de Jonathan Drouin, organisé au profit de la Fondation du CHUM.

Et lundi prochain au tournoi de golf du Canadien. Les réseaux de télévision qui ont recours à des hélicoptèr­es pour diffuser des images du haut des airs risquent de suivre Bergevin et Pacioretty à la trace dans leur voiturette.

Ça va être fou !

L’OPINION DE SERGE SAVARD

Mais comment les relations entre les deux parties ont-elles pu en venir là ?

Serge Savard a fait preuve de sa sagesse proverbial­e lorsque Chris Nilan l’a interrogé à son émission radiophoni­que diffusée sur les ondes de TSN 690, hier.

« Max Pacioretty est un gentilhomm­e et un homme de famille, a-t-il dit. Quand vous avez une famille de trois ou quatre enfants et qu’un problème se présente, vous réglez ce qui ne va pas. Ce n’est pas seulement l’attitude des joueurs qui peut être en cause. Il en va aussi de la direction et vous avez la responsabi­lité de régler les problèmes. »

Pacioretty est le premier à dire qu’il a connu une mauvaise saison l’an dernier. Mais il ne devrait pas être le seul à porter le fardeau de la saison désastreus­e de l’équipe.

À part Brendan Gallagher et Paul Byron, qui dans cette équipe peut se vanter d’avoir connu une bonne saison ?

Pacioretty a ses torts, mais il n’est pas à blâmer pour l’incapacité de Bergevin à dénicher un véritable joueur de centre numéro un.

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