Éducation sexuelle : coït interrompu
Nos chartes protègent les droits des uns, mais pas ceux des autres…
Je le savais.
Dès que le ministre Sébastien Proulx a annoncé que les parents pourraient retirer leurs enfants du cours d’éducation à la sexualité pour des motifs religieux, je me suis dit : « Ça y est, ça va être la saignée. »
Eh bien, ça commence.
CHARKAOUI PART EN GUERRE
Sur la page Facebook de son organisme le Collectif canadien anti-islamophobie (un organisme qui met dans le même panier haine chronique de l’islam et saine critique d’une religion), Adil Charkaoui écrit ceci…
« Le CCAI a le plaisir de vous inviter à une conférence sur le nouveau cours d’éducation sexuelle obligatoire au primaire et au secondaire dans les écoles du Québec. Points qui seront traités : 1– Droit des parents ; 2– Les conditions d’exemption du cours ;
3– Les recours offerts aux parents à qui l’exemption risque d’être refusée.
Cette réunion se déroulera le samedi 8 septembre à 21 h. »
Puis, afin de bien alerter les parents sur l’importance de la conférence de monsieur Charkaoui, on publie un résumé du fameux cours tant honni.
« Conception, grossesse, naissance (maternelle à la 2e année).
Homosexualité et transsexualité (à partir de la 6e année).
Désir et acte sexuel (à partir de la 6e année). »
En d’autres mots : si vous ne voulez pas que des mécréants enseignent à vos enfants que les homosexuels ne sont pas des malades mentaux, venez en grand nombre, on va vous dire comment procéder !
LA RELIGION INTOUCHABLE
Vous vous rappelez ce qui est arrivé lorsque des parents ont tenté de retirer leurs enfants du cours d’Éthique et culture religieuse ?
La Cour suprême du Canada les en a empêchés.
« Cela équivaudrait à rejeter la réalité multiculturelle de la société canadienne », ont tranché les juges.
Or, maintenant que des parents veulent retirer leurs enfants du cours d’initiation à la sexualité, le gouvernement dit : « Ah ? OK, pas de problème ! » Pourquoi ? Je n’ai pas le droit de dire : « Il est hors de question que mon enfant soit exposé à un discours qui banalise les pires excès des religions. »
Mais j’ai le droit de dire : « Il est hors de question que mon enfant soit exposé à un discours qui affirme que les homosexuels ne sont pas des déviants. »
Cherchez l’erreur.
L’HOMOPHOBIE « ACCEPTABLE »
Je ne peux pas retirer mon enfant d’un cours sur la religion sous prétexte que je suis athée.
Mais je peux retirer mon enfant d’un cours sur la sexualité sous prétexte que je suis croyant.
Expliquez-moi, quelqu’un, il y a quelque chose que je ne comprends pas.
Nos chartes protègent les droits et les libertés des uns, mais pas ceux des autres…
Imaginez si c’était un groupe de cathos crinqués qui organisait ce genre de conférence. Tous les groupes de défense des LGBTQ monteraient aux créneaux, et avec raison.
Mais c’est un groupe de musulmans qui le fait. Alors les militants arc-en-ciel se feront discrets. De peur de passer pour racistes.
Je m’excuse, mais on lutte contre l’homophobie, oui ou non ?
Ce n’est pas parce que l’homophobie se cache sous les oripeaux de la religion qu’elle devient comme par magie acceptable !