Un gène pour prévenir les bébés prématurés
Des chercheurs québécois ont fait cette découverte
Des scientifiques montréalais ont mis le doigt sur ce qui pourrait permettre de prévenir les accouchements prématurés partout dans le monde.
Les accouchements prématurés sont la première cause de décès chez les bambins de moins de 5 ans, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Mais aucun traitement ne permet de prévenir ce phénomène, car les scientifiques comprennent mal ce qui provoque ces naissances avant les 37 semaines nécessaires au développement d’un foetus.
Pour résoudre cette énigme, Daniel Dufort et Lisa Starr, de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, se sont tournés vers la génétique.
LE GÈNE NODAL
Ils ont placé sous leur microscope un gène peu connu, le Nodal, impliqué dans la régulation du système immunitaire et des fonctions inflammatoires.
Afin de savoir s’il pouvait aussi être impliqué dans le déclenchement des contractions, les chercheurs l’ont supprimé chez des souris de laboratoire. Le résultat a été sans équivoque : les rongeurs ainsi modifiés accouchent prématurément.
« C’est quelque chose qui n’avait jamais été observé », indique le docteur Dufort.
« Ça nous donne une cible potentielle pour développer des thérapies afin de prévenir l’accouchement précoce », se réjouit le chercheur.
Et il y a de quoi célébrer puisque cette découverte donne une piste pour comprendre les 15 millions de naissances prématurées qui surviennent dans le monde, chaque année, dont 30 000 au Canada.
« Nodal, en fait, empêche les contractions d’arriver trop tôt, explique le Dr Dufort. Si on pouvait maintenir l’activité de Nodal, ça préviendrait l’initiation des contractions, donc l’accouchement précoce. »
SUIVI DE GROSSESSE
Afin de vérifier si les femmes réagissent de la même manière que les souris, les scientifiques ont étudié 613 femmes du Grand Montréal.
Ils ont découvert que celles qui présentaient des variations du gène Nodal étaient plus à risque d’accoucher prématurément, si elles souffraient également d’une inflammation du placenta ou de simples infections vaginales.
Le Dr Dufort suggère donc d’offrir un suivi plus serré aux femmes qui présentent une variation du gène Nodal pendant leur grossesse, afin de prévenir les infections.