Le Journal de Montreal

Washington met en garde le président Assad

Les États-Unis riposteron­t si les forces syriennes utilisent des armes chimiques dans la province d’Idleb

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WASHINGTON | (AFP) Les États-Unis ont renouvelé hier leur avertissem­ent au régime de Damas, prévenant qu’ils réagiraien­t « rapidement » si le président Bachar al-Assad utilisait des armes chimiques dans la province d’Idleb, dernière région syrienne contrôlée par la rébellion où l’ONU craint un « bain de sang ».

« Soyons clairs, notre position, ferme, reste inchangée: si le président Bachar al-Assad décide d’utiliser une nouvelle fois des armes chimiques, les États-Unis et leurs alliés répondront rapidement et de façon appropriée », a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

Dans la province d’Idleb, « des millions de civils innocents sont sous la menace d’une attaque imminente du régime Assad, avec le soutien de la Russie et de l’Iran », a rappelé l’exécutif américain.

Lundi déjà, Donald Trump avait mis en garde la Syrie, la Russie et l’Iran contre une offensive à Idleb.

« Le président de la Syrie Bachar al-Assad ne doit pas attaquer imprudemme­nt la province d’Idleb. Les Russes et les Iraniens commettrai­ent une grave erreur humanitair­e en prenant part à cette potentiell­e tragédie humaine », avait tweeté le président américain.

« DÉSINFORMA­TION »

Washington, qui a mené deux séries de frappes punitives contre le régime syrien en avril 2017 et en avril 2018 après l’usage d’armes chimiques, a accusé Moscou de mener une campagne de « désinforma­tion » pour préparer le terrain à une nouvelle utilisatio­n de ces armes dévastatri­ces.

Moscou a ainsi accusé fin août les rebelles syriens de préparer une attaque chimique dans la province d’Idleb pour pouvoir ensuite en accuser le régime de Damas.

« C’est absurde », a indiqué Eric Pahon, un porte-parole du Pentagone. La Russie raconte des mensonges « pour détourner l’attention de sa propre responsabi­lité quand ces armes terribles sont utilisées ».

SOMMET DE L’ONU

Washington a convoqué pour vendredi une réunion du Conseil de sécurité – présidé en septembre par les États-Unis – sur la situation à Idleb.

L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a appelé hier le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à se parler en urgence « au téléphone » avant leur sommet prévu vendredi à Téhéran pour éviter un « bain de sang » à Idleb.

Selon M. de Mistura, l’attaque pourrait être lancée « autour du 10 septembre, d’où le sentiment d’urgence ».

Moscou, fervent soutien de Damas, a donné le ton par la voix du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov : l’armée syrienne « s’apprête à régler » le problème du « terrorisme » dans la province d’Idleb, a-t-il dit. « Un nouveau noeud du terrorisme s’y est formé […] et cela mène à une déstabilis­ation générale de la situation ».

BALLET DIPLOMATIQ­UE

La province d’Idleb, située dans le nord de la Syrie et à la frontière avec la Turquie (qui soutient des rebelles syriens), est le dernier bastion tenu par des rebelles et des islamistes radicaux.

Le régime syrien masse depuis plus d’un mois d’importants renforts aux abords de cette province et de poches adjacentes sous contrôle rebelle ou djihadiste, en vue d’une opération militaire d’envergure.

Au moins neuf civils, dont cinq enfants, ont péri hier dans des raids russes dans la province d’Idleb. Le conflit en Syrie, déclenché en 2011, a fait plus de 350000 morts et des millions de déplacés.

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